Publié il y a 2 h - Mise à jour le 01.11.2024 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 2 min  - vu 99 fois

L'INTERVIEW Frédéric Libourel du syndicat des fleuristes : "Peut-être qu'un jour on offrira des chrysanthèmes comme on offre d'autres plantes"

Frédéric Libourel, président du syndicat du fleuriste du Gard.

- F.L.

Les chrysanthèmes sont les incontournables de la Toussaint. Et pourtant il s'en vend de moins en moins, tandis que le cyclamen et la bruyère gagnent du terrain. Frédéric Libourel, fleuriste à Calvisson et Aigues-Vives, président du syndicat du fleuriste du Gard, donne quelques explications. Interview.

ObjectifGard : Comment se porte le marché du chrysanthème dans le Gard ?

Frédéric Libourel : Le marché du chrysanthème est encore en baisse. Nous avons toujours notre clientèle senior, des fidèles de la Toussaint. Mais la jeune génération ne fleurit plus les tombes comme avant. La proportion de foyers acheteurs en 2023 était tombée à 18 % alors qu'on était à près de 22 % en 2019. Et on se rend compte que maintenant, les familles achètent en commun une seule plante, alors qu'avant elles en achetaient plusieurs. 

S'ajoute donc un enjeu économique...

C'est un tout. Il y a aussi une évolution des pratiques funéraires, avec de plus en plus de crémations et donc moins de fleurissement. Et puis effectivement, la situation économique actuelle fait que les gens dépensent moins, dans tous les domaines le panier moyen se réduit, c'est vrai aussi pour les défunts. On remarque aussi qu'ils se tournent vers d'autres types de plantes d'automne, les cyclamens, les bruyères etc. On me demande aussi beaucoup de coupes de plantes, c'est un petit peu la tendance en ce moment. 

Les cyclamens du Jardin de Llorens à Fourques. • S.Ma

Fleur sacrée et symbole du bonheur au Japon, peut-on imaginer le chrysanthème ailleurs que dans les cimetières en France ?

C'est compliqué car le chrysanthème est tout de même très associé à la mort, bien que ce soit une plante super belle, très colorée que l'on peut mettre dans nos jardins à l'automne. J'ai quelques clients qui le font d'ailleurs mais le chrysanthème est encore trop associé au cimetière, malheureusement. Les mentalités sont difficiles à changer, mais peut-être qu'un jour on offrira des chrysanthèmes comme on offre d'autres plantes, d'autres fleurs. 

Zoom sur Le Jardin de Llorens à Fourques

Thierry Llorens et son équipe produisent 4 000 pots de chrysanthèmes, soit 15 fois moins que dans les années 70. En ce temps-là, son père, Germain, revenu d’Algérie en 1962, était à la tête de la production locale fraîchement installée sur d’anciens marais le long du chemin des Partisans à Fourques. « Tout le monde a pris mon père pour un fou, on lui disait que rien ne pousserait ici », relate son fils. Germain leur a prouvé le contraire et l’histoire se poursuit aujourd’hui avec Thierry, 60 ans. La jardinerie s’est bien développée depuis, mais le chrysanthème reste la star de la Toussaint bien que rattrapé par le cyclamen « dont la durée de floraison est plus longue ». Si ce n'est pas la période la plus importante de l'année,  « la Toussaint nous permet de tenir l'hiver, avec les fêtes de Noël, jusqu'au printemps », souligne Thierry Llorens. Fort de ses 42 années d'expérience, il s'inquiète de l'évolution du métier et de "l'augmentation des charges". 

Le bon plan : -20 % sur la jardinerie tout au long des vacances de la Toussaint. 

(À droite) Thierry Llorens, gérant du Jardin de Llorens à Fourques. • S.Ma

Propos recueillis par Stéphanie Marin

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