NÎMES Jérôme Nutile offre un stage à 16 bénéficiaires du Secours catholique
Le chef étoilé nîmois, Jérôme Nutile, touché par le dernier rapport annuel du Secours catholique, a fait un sacré geste.
Ému par l’état de la pauvreté en France, Jérôme Nutile comprend que le rapport qui alerte sur la situation catastrophique de certaines femmes intervient dans un monde déjà paupérisé. De plus en plus nombreuses à tomber dans la précarité, des femmes vont pouvoir s’oxygéner l’esprit et suivre un stage de cuisine avec le Meilleurs Ouvrier de France.
Seize femmes bénéficiaires de l'aide du Secours catholique du Gard sont ainsi invitées par le chef pour participer à un cours de cuisine, offert avec des produits accessibles financièrement et des légumes du moment
Pendant cinq heures et dans les locaux du restaurant gastronomique étoilé au guide Michelin, l’ambiance promet d’être sérieuse mais festive lors d’une matinée complète de cours. Le thème ? « Comment cuisiner pas cher, avec des produits de base et les légumes du moment ». Puis, à l’heure du déjeuner, autour d’un repas offert, elles pourront savourer leurs préparations.
Ici à Nîmes, la générosité du cuisinier MOF est de notoriété publique. Son contact facile, sa bonne humeur, font de lui un chef respecté et très humain. Cévenol, issu de famille de boulanger pâtissier, ses origines l’ont laissé le goût de la rigueur, du travail bien fait, et c’est très jeune qu’il a développé cette passion pour la cuisine, comme une envie qui vous prend et ne vous quitte jamais. Il a donc fait de la cuisine son métier pour partager ce plaisir, et le transmettre aux gens.
« Dans ma cuisine, j’essaye de sublimer et dépasser ce terroir dans lequel j’ai baigné, pour en livrer une version plus contemporaine, authentique et surtout plus personnelle. Il faut en tout instant garder une cohérence et une sincérité sans fard, qui est la base du métier de restaurateur Créer ma propre maison faisait partit de mes rêves et c’est un coup de cœur qui m’a décidé pour le Mas de Boudan à Nîmes. Le lieu s’est naturellement imposé comme une évidence : un sens à mon projet de vie. »
Les femmes sont souvent les premières victimes de la pauvreté, qu’elles soient jeunes, travailleuses précaires, cheffes de famille ou encore femmes âgées, la pauvreté au féminin revêt de multiples visages. L’effet du temps partiel, du non accès à l’emploi et celui des carrières moins souvent complètes pénalisent particulièrement les femmes, et ce, à différents stades de leur vie.
En 2022, 94 % des enfants connus du Secours catholique vivent dans une famille où se trouve une femme. La charge relative aux enfants concerne donc davantage les femmes que les hommes.
Pour leurs enfants, les femmes doivent travailler (parmi les femmes françaises, ce sont les mères isolées qui occupent le plus un emploi, 27 %) ou cesser leur activité lorsqu’elles sont en couple (les femmes en couple avec des enfants sont deux fois plus souvent au foyer que les femmes en couple sans enfant, tandis que parmi les couples sans enfants, les taux d’emploi sont très proches entre les hommes et les femmes).
De plus, même si le fait d’avoir des enfants semble limiter le risque de ne percevoir aucune ressource, les femmes avec enfants sont surreprésentées parmi les ménages en situation d’extrême pauvreté.
Dans le dossier thématique du rapport 2023, sont passés au crible quatre profils de femmes rencontrées par l’association en les distinguant notamment en fonction de leur situation par rapport à l’emploi. Jeunes femmes éloignées de l’emploi.
Elles vivent avec peu de revenus (la moitié perçoit moins de 630 euros par mois) et cumulent de multiples problématiques exacerbées par la présence de jeunes enfants (77 % ont des enfants à charge). Elles sont plus souvent en couple (44 %). Pour 62 % d’entre elles la première demande exprimée reste l’écoute.
Pour plus de la moitié, les revenus ne sont issus que de transferts. Femmes étrangères exclues du marché de l’emploi. Elles vivent dans des situations de grande précarité structurelle : 67 % sont sans ressources.
Souvent du fait de leur statut administratif, elles se retrouvent exclues de l’emploi (74 % sont sans droit au travail) ainsi que des mécanismes de solidarité et 72 % d’entre elles n’ont pas accès à un logement stable.
Femmes au chômage ou exerçant un emploi, 47 % d’entre elles vivent dans des familles monoparentales. Quand elles travaillent, ces femmes occupent des emplois précaires (temps partiel subi) dont les revenus sont insuffisants pour faire face à toutes les charges et aux accidents de la vie. Elles sont 62 % en situation d’impayés et 28 % expriment le besoin d’une aide liée au règlement des factures (loyer, énergie).
Le rapport a été réalisé selon les données collectées en 2022, par l'étude de 49 250 fiches statistiques contenant des informations sur la démographie, la situation face à l’emploi, les ressources et conditions de vie des personnes rencontrées dans les 72 délégations de l’association.