Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.05.2023 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 2094 fois

NÎMES EN FERIA Lalo de Maria gagne la Cape d’Or et sort en triomphe avec Solalito

Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin).

Novillada de la Cape d’Or de Chamaco pour Yon Lamothe (salut et silence), Solalito (oreille et deux oreilles) et Lalo de Maria (deux oreilles et oreilles). Lalo de Maria remporte la Cape d’or.

Un novillo de Chamaco (Photo Anthony Maurin).

Une novillada comme on les aime. Des novillos qui jouent gros et qui sont le fruit d’un travail made in Chamaco. Vous vous rappelez ? C’est ce torero un peu fou qui animait les grandes novilladas nîmoises des années 1990 ! Ses toros sont aussi spéciaux que lui. D’origine Jandilla et Domecq, basés à Huelva, les pensionnaires de Chamaco sont attendus au tournant d’une novillada pour laquelle ils devront donner le rythme.

Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin).

Cette année le trophée de la Cape d’Or donné par le peña taurine Antonio Ordoñez mettait en lice et ce pour la première fois un novillero français en fin de cycle en la personne de Yon Lamothe. En effet ce dernier qui passera donc en premier se présente ici et va prendre l’alternative en juillet prochain dans les arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan.

Yon Lamothe (Photo Anthony Maurin).

Yon Lamothe mettra du temps à se mettre dans le bain nîmois. Ici, il faut transpirer, aller chercher les tendidos du matin, montrer de l’envie et une certaine espièglerie. A Nîmes, le public aime l’esprit novilleril quand il est poussé à son paroxysme et Yon Lamothe était loin de tout cela. En lice pour le trophée, dès les premiers capotazos les gradins ont vu qu’il n’y comptait pas trop. Sa faena manquera de tout, dommage pour une telle présentation. Il faut dire que la veille il toréait à Vic et que là-bas, c’est un autre combat !

Yon Lamothe (Photo Anthony Maurin).

Sur son second de la matinée Yon Lamothe en fera encore moins. Pas une série liée, pas un détail muletero, bref, pas grand-chose si ce n’est une certaine froideur sous un soleil cogneur. Le public ne s’y trompe pas et se désintéresse rapidement du duel qui n’en était pas un. À la décharge du novillero, son opposant était sans doute le pire de la matinée et en résumant, Yon Lamothe a pris le pire lot. Allez, plus que quelques semaines et le volume et le caractère d’un toro de quatre ans lui feront du bien au moral. Suerte !

Solalito est Nîmois, il s’est présenté dans ses arènes en 2019 et a, depuis trois ans et des brouettes car c’était en septembre, bien fait évoluer son toreo et sa vision de sa carrière. Solal Calmet, c’est son nom, est devenu un novillero sur lequel on peut naturellement compter.

Solalito (Photo Anthony Maurin).

Solal l’avait annoncé, il serait là et bien là pour disputer une nouvelle cette course à trophée. C’est lui qui coupera en premier. Une oreille s’il vous plaît. Deux oreilles généreuses mais deux oreilles dans l’esprit d’une telle course. Certes la lidia qu’il aura distillé à son adversaire n’aura pas été des plus orthodoxes mais l’envie était présente et c’est déjà une bonne partie accomplie du boulot. Au capote dans un premier temps puis aux banderilles, Solal a montré de l’allegria et une dose de savoir-faire. Mais il faut faire mieux, encore et toujours mieux dans un monde où les requins côtoient les agneaux de six mois. Son novillo demandait les papiers et il ne fallait en aucun cas se relâcher quand il passait à côté mais Solal arrive à l’embarquer et à le tenir dans la muleta pour le plus grand bonheur de ses nombreux soutiens. Une oreille, donc.

Solalito (Photo Anthony Maurin).

Il en coupera deux sur le cinquième de la matinée qu’il a tenu a brindé à Chamaco en personne. Mais, avant cela, Solalito aura procuré quelques émotions aux gradins. Aux clarines, il s’avance vers le toril et propose une porta gayola qui hélas ne prend pas et qui, pire, aurait pu le blesser. Encore une fois il prend le temps mais se charge personellement des banderilles, bien mieux que lors de son premier duel. Sa faena sera quant à elle un peu moins propre, plus accrochée, mais s’emballera vite, séduira le public et se conclura par des bernardinas de bon aloi avant une grande épée. Deux oreilles, la course au trophée est relancée !

Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin).

Derrière, dernier mais pas le moindre, Lalo Lambert, Lalo de Maria quand il est sur la piste. Si on parle encore de sa mère, le jeune entend bien se faire un prénom. Chacun de ses paseos est une surprise pour lui comme pour le public. Cette année il a innové en venant voir au corral les novillos qu’il devait affronter. Lalo est humble, sérieux, travailleur, curieux.

Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin).

C’est lui qui coupe d’emblée deux oreilles et qui montre qui il peut devenir. Son novillo est plutôt très bon et permet. On a vu un Lamothe vaporeux, un Solalito énergique, voilà un Lalo plus que sérieux, grave même. Aujourd’hui il jouait en partie la suite de sa saison, n’oublions pas que dans deux jours il torée à Madrid… Pour ce galop d’essai il ne trichera pas, comme toujours et s’emploiera à réaliser de belles et fines choses comme ses naturelles pieds joints par exemple. Deux oreilles assez logiques.

Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin).

Lalo finira la course en coupant une ultime oreille ce qui lui permet, en nombre de trophées, de rivaliser avec Solalito. Si sa première sortie était doucereuse et soyeuse, la second verra le piéton dans le dur alors même qu’il a brindé son novillo à Lauri Monzon, proche parmi les proches. Lauri a même été contraint par Lalo de venir en piste pour prendre son abrazo et sa montero, olé ! Revenant au centre du ruedo, Lalo se transforme. Le novillo pèse, transmet quelque chose et ne laisse en tout cas personne indifférent. Lalo entre dans la bagarre, prend un gros coup mais se relève. Il poursuit, lutte et prouve qu’il n’est pas qu’un torero de papier glacé. Il parvient à dominer après un sacré boulot et sort en triomphe par la porte des Consuls avec Solalito en remportant la Cape d’Or.

Anthony Maurin

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