TOROS Le Juli fera chavirer les arènes une dernière fois
Le matador de toros a annoncé la fin de sa carrière pour le mois d'octobre prochain. Il sera à l'affiche d'une grande corrida à Nîmes le dimanche 17 septembre.
« Morante de la Puebla fera son deuxième paseo de l’année à Nîmes et Solalito, le Nîmois, prendra son alternative de ses mains. Le témoin ne sera autre qu’El Juli qui fêtera à un jour près ses 25 ans d’alternative. Alternative qu’il a prise dans ces mêmes arènes. Il est le leader depuis 25 ans et il assume les resposnabilités qui vont avec, c’est dur à supporter et courageux car cette charge, ce poids, pèse énormément, c’est un champion. Après Nîmes il sera à Madrid et le lendemain de Madrid à Séville. Points de suspension… » Ce sont les mots de Simon Casas lors de la conférence de pressre qu'il tenait pour la présentation de la prochaine feria des Vendanges. Ce paseo Juliesque devait être son dernier à Nîmes.
Même si Nîmes le boude depuis quelques années et qu’il boude Nîmes parfois, surtout les jours venteux, Julian Lopez Escobar dit El Juli va y faire son ultime paseo français en septembre prochain.
En effet le Madrilène a annoncé qu’il se retirerait des ruedos à la fin de la temporada après une dernière course sévillane. Avant Séville, il y aura Nîmes. Pour annoncer sa retraite, le petit prince des arènes a posté une video, ça se fait, ça résume la carrière d’un maestro. Nîmes n’y apparaît que deux secondes, le temps d’une alternative juvénile.
Robert Pilès et Simon Casas avaient alors flairé le coup. Ce petit bout d’homme, blondinet et passionné, transmettant frissons et émotions au public était le phénomène du moment. De novillero, il a fait sensation dans l’amphithéâtre nîmois et même s’il triomphait partout, c’est ici, chez nous que ce monstre sacré de son vivant a pris son alternative.
Cela fait 25 ans, cela fera 25 ans, à un jour près. C’est une demande du Juli qui tenait à célébrer son arrivée dans le monde taurin par son départ sans autre corrida en costume de lumières. Ou le contraire.
Le Juli a survolé les saisons taurines deux décennies durant. La fin des années 1990 et la première dizaine des années 2000, c’était lui et seulement lui. Même si les triomphes continuaient à le faire grandir quand il venait à Nîmes ou qu’il allait ailleurs, le public s’en est lassé. Lui, toujours professionnel, ruminait sans doute sa colère.
Plus tard, il est revenu sur le devant de la scène en forçant un trait, son Julipie, une façon éponyme de tuer qu’il a inventé. Une tricherie, un bond spectaculaire pour un effet quasi toujours concluant et moins risqué qu’une rencontre plus traditionnelle avec son opposant.
Le Juli reste le Juli. L’aficion nîmoise, gardoise, française, espagnole, internationale en est consciente. Elle sait que ce maestro a été celui d’une génération et que l’on parlera encore de lui dans 100 ans. Il aura pris son alternative à Nîmes et y aura dérouler bon nombre de rêves dorés.
Le Juli est déjà presque parti mais il est encore là pour célébrer sa fin dignement, avec celles et ceux qu’il aime et qui l’aiment. Ici, à Nîmes, le public saura être reconnaissant, pas question d’avoir un réboussier dans le lot ! Le Juli a tenu son rang parmi les grands, il a fait rayonner la cité des Antonin sur tous les cartels donnés à l’entrée des arènes.
Mexique, Pérou, Colombie, Vénézuéla, tous les pueblos taurins et les grandes villes d’Espagne qui vénèrent le roi toro, le nom de Nîmes était marqué à côté du mot alternative. Nîmes est entrée dans l’histoire taurine en partie grâce à la visibilité d’un gamin qui est devenu un grand frère, puis un père.
Il a accompagné la vie de milliers d’aficionados de par le monde grâce au pouvoir qu’il avait sur le toro, grâce à son savoir illimité sur les choses de la vie et de la mort, grâce à sa passion folle, grâce à son engagement, grâce à sa fondation, grâce à tout ce qu’il a donné à la tauromachie. Le Juli s’apprête à partir, fêtons-le.