TOROS Pas de triomphe à Bouillargues
Le club taurin La Embestida de Bouillargues organisait sa traditionnelle novillada sans picadors. Au cartel, César Fernández « El Quitos », Pedro Andrés et Andoni Verdejo pour affronter des exemplaires de Yonnet, François André, Tardieu Frères, Blohorn, Roland Durand et Colombeau.
Une course attendue par l’aficion locale qui n’a finalement que peu d’occasions de voir la jeunesse vêtue de lumières au centre d’arènes de la région… Bouillargues fait l’effort de concocter des cartels attractifs qui font la part belle à la variété piétonne et aux ganaderias françaises.
Premier en piste, El Quitos. Avec le Yonnet qui saute d’emblée dans le callejon on ne savait pas trop où on allait aller. Le bicho n’était pas franchement dans le type de la maison et n’aura pas eu le temps de montrer grand-chose tant ses qualités étaient masquées par une ombre indéfinissable. El Quitos tente d’en tirer quelque chose mais, en fin de faena, le piton de son adversaire entre dans son mollet droit lui créant un puntazo. Un « Compañero » qui n’en était pas un… César ne sortira pas pour se rendre à l’infirmerie, il boitera mais il finira par occire son opposant avant de filer se faire soigner une blessure qui saignait abondement.
Sa deuxième chance devra donc se jouer devant les cornes de Corson de chez Blohorn. César Fernández est un jeune homme sérieux, solide et vaillant. Il revient en piste comme si de rien n’était, avec un gros bandage à l’endroit de la cornada. Les dents doivent grincer mais le Nîmois est bien là et accueille de fort belle manière Corson au capote. Sa faena demeure dans cette même lignée et offre à voir de belles et soyeuses choses notamment à droite où la bataille est moins âpre. Sur la gauche c’est autre chose mais le jeune s’y plie et montre le cornu des deux côtés. Salut. Autorisé à partir des arènes à l’issue de son dernier duel, El Quitos est sans doute allé faire un tour à l’hôpital.
Pedro Andrés vient de l’école taurine de Salamanque et ses bonnes manières le font peu à peu découvrir le monde taurin français. Et la belle variété de ses élevages ! Andrés hérite du André… Avec son François André nommé cantador, fin et élancé, le jeune se montre à son aise au capote dès sa réception en piste. Le torero est plutôt grand et élancé et le becerro étroit avec un brin de faiblesse empêchant qu’on baisse un peu trop la main. De belles attitudes mais il perd tout espoir aux aciers. Vuelta.
Algar, le becerro envoyé par Roland Durand entre en piste. À 20 ans et depuis quatre ans en sans picadors, Pedro Andrés Pedro Andrés le comprend immédiatement et se colle à la belle charge du toro. En doublant son adversaire, il lui impose sa loi et montre son autorité. Des gestes sûrs, une planta torera indéniable et quelques recours techniques intéressants. Majoritairement droitière sa faena perd encore une fois ses bénéfices à l’épée… Dommage, vuelta.
C’est Andoni Verdejo, l’élève de l’école de Richard Milian, Adour Aficion, qui est le troisième à fouler le sable bouillarguais. Après son paseo aux arènes de Nîmes lors du récent Trophée Nimeño II Andoni devait marquer les esprits. Verdejo tombe sur un Tardieu faiblard mais pas dénué de noblesse. L’apprenti torero s’en rend compte lors de ses chicuelinas et va appuyer sur les qualités ressenties. Héla le Tardieu nommé Tamarin s’éteindra rapidement et mettra fin aux rêves du jeune.
Dernière possibilité pour Verdejo devant Amapolo de chez Colombeau, un becerro castaño virevoltant ! Cette fois et avec un toro qui a du jeu et de la mobilité, Verdejo montre autre chose. Des choses qu’on apprécie le voir faire, des choses qui manquaient jusqu’alors. Il enchaîne les derechazos de bon aloi, se débrouille plutôt bien avec ses naturelles templées et dessine, à droite comme à gauche, de belles courbes sur le sable bouillarguais. Hélas comme sur son premier c’est à l’épée qu’il perd un trophée.