Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.04.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 2803 fois

AU PALAIS « Connu depuis la nuit des temps » de la justice, et pourtant « je ne suis pas un voyou »

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Le trentenaire, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nîmes, a l’habitude de pénétrer dans les maisons d'Uzès, de nuit et alors que les habitants sont en train de dormir.

À 36 ans, son casier porte 14 condamnations, dont deux incarcérations alors qu’il était encore mineur. Des peines sévères qui prouvent un véritable encrage dans la délinquance, mais le détenu refuse « d’être jugé pour mon passé». Il déclare à l'audience : « Je ne suis pas un voyou quand même ». La substitut, Estelle Meyer, tente bien de calmer ses ardeurs quand il fait des réponses à la limite de la provocation. "Et elle ! C'est pas vous qui dormez en prison, vous serez dans votre lit ce soir, j'ai le droit de me défendre et de ne pas être condamné deux fois pour les mêmes faits", reprend le prévenu en direction de la représentante du parquet de Nîmes.

Entre janvier 2018 et fin 2019, en deux ans, il n’a passé que quatre mois en liberté. « Et devinez quoi il en a profité pour récidiver : il a commis deux cambriolages, deux recels et aussi un nombre incalculable de vols aggravés. De toute façon, il récidive à chaque fois qu’il n’est pas détenu », estime la substitut du procureur Estelle Meyer. « Et il est tellement habitué aux audiences correctionnelles qu’il pense pouvoir faire la loi. Il veut être jugé quand il veut et comparaître libre. En plus, il tutoie le magistrat ! », dénonce de marbre, la substitut Estelle Meyer.

« Vous êtes connu comme le loup blanc. Depuis combien de temps êtes-vous détenu ? », interroge Nadine Dupuy-Berthélémy qui préside l’audience correctionnelle. « Vous le savez mieux que moi, vous avez mon casier devant le nez », répond le mis en cause qui a été reconnu coupable de deux cambriolages et de recel. Il écope de 24 mois de détention avec un mandat de dépôt à l’audience. « Et pourquoi je n’ai pas de confusion de peine ? Je ne comprends pas », glisse-t-il une dernière fois avant de disparaître entre deux fonctionnaires de la pénitentiaire.

Boris de la Cruz

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