En deux mois, Sidi, un Marocain de 45 ans, a été contrôlé à deux reprises au volant de sa voiture dans les rues d’Alès alors qu’il n’a pas le permis, qu’il n’est pas assuré et après avoir consommé de l’alcool…

À force de minimiser les faits et de se trouver des excuses, le comportement de Sidi agace la présidente du tribunal correctionnel d’Alès, Manon Fauriel : « Vous cumulez tout : pas d’assurance, pas de permis et vous aviez bu. On est sur un carton plein. Au bowling, ce serait un strike », recadre-t-elle. « Ouais mais le taux d’alcool, c’était pas beaucoup », répond maladroitement le quadragénaire qui a été contrôlé, le 8 septembre 2020, avec 0,48mg/l d’alcool dans le sang. « Je suis ravie d’apprendre que vous estimez que ce n’est pas beaucoup, mais jusqu’à preuve du contraire vous n’êtes ni député, ni sénateur, et ce n’est pas vous qui faites les lois », le rembarre une nouvelle fois la juge.

« J’étais pas  bien. C’était des moments difficiles de ma vie », se défend Sidi qui explique qu’il a changé. Désormais, il se soigne, travaille et jure qu’il a arrêté l’alcool : « Je croyais que c’était un remède mais je me suis trompé. » Contrairement à d’autres accusés, son casier judiciaire ne l’accable pas. Il ne compte qu’une seule condamnation pour une conduite en état d’ivresse en 2017, ce qui lui vaut toutefois de comparaître en récidive. Le procureur, François Schneider, requiert 9 mois de prison avec sursis probatoire, une obligation de soin, l’annulation de son permis de conduire et une amende de 300€. La juge le suit sur tous les points, hormis sur le quantum de la peine qu’elle augmente à 12 mois.

Tony Duret