BLANDAS La Maison des Belvédères devient haut-lieu de l'agropastoralisme
Dans un territoire où s'entrecroisent les labels et les protections réglementaires, sur un Grand site contenu dans une désignation Unesco, la Maison des belvédères de Blandas, qui surplombe le cirque de Navacelles, est devenu officiellement, ce mardi, haut-lieu de l'agropastoralisme. Elle y gagne en matériel d'interprétation pour les visiteurs et offre, selon Marc Weller, maire de Blandas, "une cohésion d'approche avec Natura 2000".
C'est parfois à la fonction des gens invités que l'on reconnaît le moment important. Derrière la présidente de l'entente interdépartementale des causses et des Cévennes (et présidente du département de la Lozère), Sophie Pantel, le sous-préfet de Florac, la présidente du Département du Gard, le président du Pays viganais et la maire du Vigan - au titre de l'office de tourisme Sud Cévennes - avaient fait le déplacement à Blandas, ce mardi soir. Dans cette commune "engagée pour la préservation et la valorisation du territoire" a présenté le maire, Marc Weller.
De Maison du Grand site de France du cirque de Navacelles, la maison des belvédères change d'échelle, et devient site de référence de la désignation Unesco au patrimoine mondial ders Causses et des Cévennes, effective depuis 2011. "Cela permet de valoriser l'agropastoralisme, qui est le socle de l'inscription Unesco, explique Laurent Pons, président du syndicat mixte du Grand site du cirque de Navacelles et maire de Vissec. C'est une reconnaissance nationale, mais aussi européenne, parce que 100% du dossier porté se situe sur une zone Natura 2000." Un réseau européen de protection des habitats d'espèces. "Celui qui veut, peut en apprendre beaucoup ici", montre Laurent Pons, en balayant la salle dotée désormais de matériel d'interprétation sur le fonctionnement du pastoralisme sur les causses et les Cévennes.
L'inauguration intervient aussi alors que le document de gestion de la désignation Unesco est en cours de réécriture, pour les dix prochaines années. "Il nous faut un plan de gestion validé dès l'an prochain", confirme Sophie Pantel en aparté, qui sait que les navettes risquent d'être importantes, le dossier devant passer par le ministère de la transition écologique, puis à l'Unesco. "Le nouveau plan de gestion intègrera la transition écologique, l'énergie, l'eau et la prédation."
"Le retour du loup met en péril les autres éléments de biodiversité"
Sophie Pantel, présidente du département de la Lozère et de l'Entente interdépartementale Causses et Cévennes
C'est sur ce dernier point que la présidente de Lozère s'attend à des explications de texte - nombreuses - avec l'Unesco. Entre volonté de laisser le loup s'implanter et l'inadaptation de cette volonté avec l'agropastoralisme. "Le retour du loup met en péril les autres éléments de biodiversité", insiste Sophie Pantel qui, grâce à l'observatoire photographique dont dispose l'Entente interdépartementale Causses et Cévennes, constate la fermeture des milieux, dans une zone où l'agropastoralisme devrait préserver leur ouverture.
Poursuivant l'objectif, le maire de Blandas s'est réjoui du rachat d'une parcelle de 24 hectares, sur le Causse, qui permettra de sanctuariser une zone d'un hectare autour d'un cromlech du néolithique "et donnera le reste au patûrage ovin". Sylvie Arnal a remercié l'engagement des services et de la présidente de l'Entente interdépartementale dans la conduite d'un dossier dont, aux allusions du sous-préfet de Florac, David Ursulet, au cours de son discours, on a vite compris que la partie n'était pas gagnée d'avance. Quand le président du Pays viganais et conseiller régional, Régis Bayle, contait un "combat de haute lutte" et que Françoise Laurent-Perrigot, pour le département du Gard, se réjouissait des trois grands sites de France que compte le département, et bientôt quatre avec les gorges du Gardon.
"Vivant et évolutif", comme l'a défini le sous-préfet de Lozère, le territoire des Causses et Cévennes a, ce mardi, enrichi ses équipements d'informations et d'accueil, en renforçant les liens entre dirigeants politiques par des propos allant dans le même sens. Ceux d'un territoire vivant, justement, que l'activité humaine a façonné, et qui entend bien conserver ce modèle.