CHÂTEAUX ET JARDINS De Sommières et Saint-Gilles, de Villevieille à l’Espeyran
Prenez le temps de sortir des grandes villes pour vous abriter dans des cocons de verdure ou d'architecture.
Le château de Villevieille se situe sur la commune du même nom, près de Sommières. Son origine remonte au XIe siècle. En effet, vers l’an 1100, les Bermond, seigneurs de Sauve et d’Anduze décident la construction d’un château et de remparts pour protéger un village qui plus tard prendra le nom de Villa Vetus puis de Villevieille.
Lors de la guerre contre les cathares, le seigneur Pierre de Bermond et Raymond VII, comte de Toulouse, se révoltent contre le roi de France Saint-Louis. Le château est alors saccagé, confisqué et tombe dans le domaine royal pour un siècle.
En 1529, Bernard de Pavée rachète le château et à sa mort en 1531, son frère François en hérite. Depuis le Château reste en sa descendance.
Pendant les guerres de religions trois sièges de Sommières seront conduits à partir de Villevieille. En 1575, lors du second siège, le château est le théâtre de quelques combats et de destructions.
De 1598 à 1629, Montpellier était une ville de sûreté protestante. Après de rudes combats et négociations Louis XIII entra dans la ville le 20 octobre 1622. Sommières s’était rendu le 14 août et la paix avait été signée au Château de Villevieille.
La Révolution épargne le château contrairement à ses voisins (Aubais, Aujargues…) qui subissent pillages et incendies car le propriétaire des lieux était un fidèle de Voltaire. Après 1913, le château, occupé seulement par des gardiens se dégrade et subit l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale.
En 1960, le comte et la comtesse Jean de David-Beauregard reviennent vivre au château et entreprennent sa restauration.
Le château, qui possédait autrefois douves et pont-levis, a vu disparaitre ces structures au profit de la construction des maisons du village. Une tourelle pointue s'élève sur le petit bâtiment qui limite le jardin.
Pour rappel, au temps des Pyramides, des semi-nomades vivaient déjà à Villevieille, dans de grandes maisons en pierres sèches. Fontbouisse, petite colline locale a donné son nom à la modeste civilisation des « Fontbussiens ».
Plus tard et durant trois siècles, une ville romaine s’étendait sur 29 hectares sur la commune actuelle de Villevieille et sur les hauts de Sommières à l’abri de la fureur du Vidourle.
Espeyran est un lieu étonnant ! Perdu entre Costières de Nîmes et Camargue gardoise ce domaine de l’État regroupe sur un petit périmètre l’ensemble des missions du ministère de la culture et il illustre parfaitement le savoir-faire de l’ensemble des spécialistes du patrimoine.
Le château d'Espeyran est situé au sud de Saint-Gilles. Ce site dont l’histoire remonte à 27 siècles, comme le prouvent les fouilles archéologiques qui permettent d’affirmer que ce lieu de Camargue a été habité par les Grecs dès le VIe siècle avant notre ère. Selon les théories, il s’agirait de l’ancienne ville Grecque d’Heraclée ou de la grande place commerçante Rhodanousia.
Devenue plus tard la résidence d’été des abbés de Saint-Gilles au XIIe siècle, la vigne y fut cultivée dès 1257. En 1538 le bois d’Espeyran est protégé par le pape Paul III avec une interdiction de le défricher.
Au Moyen Âge, le domaine appartenait aux abbés de Saint-Gilles et constituait leur résidence estivale. À la Révolution, c'est Guillaume Sabatier (1730-1808) qui acquiert ce domaine.
L’histoire du domaine débute réellement maintenant car les fructueuses affaires de Guillaume lui permettent de s’élever à la tête d’un empire financier grâce auquel il est en mesure d’acquérir en 1791, le château d’Espeyran et son domaine.
Frédéric Sabatier d'Espeyran, passionné par les chevaux, entreprend au XIXe siècle de grands travaux dans le domaine. Le parc du château devient un parc d'entraînement pour les chevaux.
La famille Sabatier investit alors une grande partie de sa fortune dans l'aménagement du parc. Pour agrandir le vignoble, en 1815 la famille rachète le bois de la Ribasse.
D'une superficie de 13 hectares, le parc demeure un ensemble paysager de grande qualité. Cependant les différentes périodes d'abandon et le vieillissement du domaine obligent l'État à une réflexion sur sa sauvegarde et la nécessité d'un plan de gestion.
C’est ainsi qu'en 2007, un plan de restauration et de renouvellement des plantations est lancé. Un inventaire botanique est réalisé permettant de révéler la grande diversité des plantations historiques. Le parc présente de grands cèdres, pins et chênes centenaires et des feuillus variés, des arbustes à fleurs...
D’abord, le lieu est propice aux activités ludiques chères à leurs cœurs et à leur rang. Décoration, infrastructure, réhabilitation, innovation… Chacun laissera à Espeyran une empreinte de ses passions.
Au-delà d’un havre de paix et de retraite, chacun s’appliquera à faire du domaine un modèle dans les activités agricoles et d’élevage. L’élevage de chevaux de course dans les écuries du domaine d’Espeyran ou encore la résolution des problèmes de greffage de vignes.
Aujourd'hui, ce parc est devenu un espace de découverte alliant biodiversité et botanique, dont il contribue à conserver les richesses. Le château et le parc sont inscrits au titre des Monuments historiques.
Les descendants de la famille Sabatier d’Espeyran (nous en sommes à la neuvième génération), la famille de Bordas, cultivent les 550 hectares du domaine dont les 60 hectares de vignes et vinifient toujours le fruit du vignoble dans le grand chai du Château. Il y a deux ans le domaine a sorti sa première cuvée de vin… blanc !