ALÈS Conseil municipal : charges et recettes en hausse, et un "budget d'investissement record"
Le débat d'orientation budgétaire (DOB) de la Ville d'Alès s'est tenu ce lundi soir. Il s'est - comme souvent - limité à une passe d'armes entre le premier adjoint aux finances, Christophe Rivenq, et son premier opposant, Paul Planque. Le contexte financier national et européen a été plus discuté que les choix budgétaires, toujours plus contraints selon Christophe Rivenq, manquant d'ambition politique pour Paul Planque.
Le recueillement appelait à la concorde. Mais évidemment, dans une séance qui appelait comme premier dossier le débat d'orientation budégtaire (DOB), il n'en fut rien. Pourtant, c'est unis que les membres du conseil municipal ont honoré à la fois la mémoire de l'ancien maire communiste, Gilbert Millet, et de l'ancien conseiller municipal de la liste Roustan, Marcel Veau, tous deux décédés récemment. Une minute de silence a été observée à la demande du maire, Max Roustan, le communiste Jean-Michel Suau rendant également hommage aux deux personnages désormais inscrits dans l'histoire alésienne. À la suite de quoi, le 3e adjoint, Alain Bensakoun, a également tenu à rendre hommage à Robert Badinter.
Le présent devait finalement reprendre le dessus. Et, aux 28 minutes de présentation du débat d'orientation budgétaire (DOB) par Christophe Rivenq ont répondu 22 minutes de son opposant préféré, Paul Planque. "De toute façon, pour ce que les gens en retiennent...", a lâché le premier adjoint aux finances, en introduction, avant de se lancer dans le contexte macro-économique. "Une hypothèse de croissance à 1,4%, qui pourrait ne pas être atteinte" et s'orienter plutôt vers les 0,9% ; une petite hausse du chômage attendue, de 7,2% à 7,4% de la population active sur l'année ; une inflation sans doute autour de 2,6% en 2024.
"Les collectivités locales doivent baisser de 0,5% leurs dépenses en volume à partir de 2024"
Christophe Rivenq, premier adjoint aux finances
Christophe Rivenq rappelle que les collectivités territoriales sont mises à contribution pour lutter contre le déficit public, qui devrait atteindre les 4,4% du PIB en 2024 selon la loi de finances adoptée à l'Assemblée nationale. "Les collectivités locales doivent baisser de 0,5% leurs dépenses en volume à partir de 2024", avance Christophe Rivenq, qui précise que cette injonction ne donnera lieu à aucune vérification, ni sanction.
Le premier adjoint annonce, pour le budget alésien, des recettes de fonctionnement en hausse d'un million d'euros, à 55,15 M€. Mais des dépenses qui flambent de 2,3 M€ "à périmètre constant", à 49,1 M€. Les charges de personnel représentent 47% des dépenses, avant les charges à caractère général, à 27% et en hausse.
"En 2023, clame fièrement Christophe Rivenq, nous avons mené un plan d'investissement très ambitieux de 17,3 M€, une année record. En 2024, ce sera 19,9 M€, et 17,6 M€ en 2025." Parking des halles, nouvel hôtel de police municipale, extension du Pôle national du cirque, aménagement de la Grand-Rue Jean Moulin, "à 60% dès cette année", figurent en tête des dépenses d'investissement.
"Vacuité totale en matière de contenu politique"
Paul Planque, leader communiste du Printemps alésien
"Comme chaque année, je mesure le travail fait par vos services, entame le communiste Paul Planque. Mais aussi la vacuité totale en matière de contenu politique." Paul Planque reproche à la majorité de ne produire que des "extrapolations comptables", suggère qu'une intelligence artificielle n'aurait pas fait mieux dans la froideur des choix. "Comme si la gestion d'une municpalité souffrait d'absence de marges de manoeuvre", pense le leader du Printemps alésien. Si vous ne pouvez rien faire à ce contexte, à quoi servez-vous à Alès et aux Alésiens ?"
"Votre politique de ressources humaines est la variable d'ajustement de votre politique municipale." Paul Planque réclame la mise "en place d'une délibération citoyenne du budget". Et appelle le budget communal "à servir d'amortisseur social". "L'avantage, avec vous, est que vous ne nous surprenez jamais, rétorque Christophe Rivenq. Ce n'est pas la ville d'Alès qui peut résoudre tout ce dont vous parlez."
Il manque surtout, au débat de fond, la ventilation détaillée qui n'interviendra que lors du vote du budget primitif, le 25 mars prochain. Le socialiste, Arnaud Bord, en fin de débat, a d'ailleurs souhaité disposer des documents budgétaires plus tôt que quelques heures avant la commission des finances, comme ce fut le cas pour la préparation du DOB. L'occasion, pour Christophe Rivenq, d'un mea culpa. À croire que le concorde était revenue dans l'assemblée. Jusqu'au 25 mars...