ALÈS Gérard Larcher a accroché la Légion d'honneur au buste de Max Roustan
Le président du Sénat est venu décorer le maire d'Alès de la Légion d'honneur, devant plus de deux cents personnes réunies au pôle mécanique. Une distinction reçue "avec humilité" par l'édile élu cinq fois, quand Gérard Larcher l'a désigné comme l'incarnation "de la référence du maire". Un maire ému, notamment au moment d'évoquer son frère, mais visiblement comblé par la distinction, même s'il "reste beaucoup à faire".
Même un ministre parisien, reçu dans le département, n'a pas droit à un tel parterre d'élus, de corps constitués, et d'encadrants de services de l'État. Sans oublier les déjà récipiendaires de la Légion d'honneur, qui ont entouré la scène pour le nouvel arrivant. Au milieu de tout ce monde, des têtes connues en pagaille, dont certains ne s'étaient pas montrés depuis longtemps. À commencer par l'un des mentors de Max Roustan (relire ici), l'ancien président de la Région Languedoc-Roussillon, Jacques Blanc. Ou l'ancien maire de Saint-Jean-du-Gard, décoré lui aussi, Lucien Affortit. Le ministre démissionnaire Aurélien Rousseau - dont Max Roustan saluera "le rôle qu'il a joué dans cette décoration" - était aussi de la partie. Tout comme les plus attendus Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Département, Patrick Malavieille, qu'on ne présente plus, ou encore le président du Pays d'Uzès, Fabrice Verdier.
Une décoration remise "au sein du pôle mécanique, symbole de la reconversion d'Alès", entame Christophe Rivenq en préambule. Le complice de Max Roustan salue cette "reconnaissance de la Nation envers un homme qui a consacré sa vie au service du territoire (...) celui qui est également l'ami de toutes les Alésiennes et tous les Alésiens". Avant d'évoquer "32 années de vie presque commune, quasi quotidienne", dont il aurait pu parler "quelques heures". Ce qu'il fera peut-être, en février prochain, "pour les festivités de ces 30 années de mandat de maire".
Ayant subi la déconvenue d'un voyageur lambda de TGV, avec un retard de 45 minutes - mais en profitant de l'avantage du véhicule encadré du préfet du Gard entre Nîmes et Alès - Gérard Larcher s'est chargé du discours d'entrée "dans cet ordre prestigieux qui vient du fond de notre histoire". Lui qui connaît, au Sénat, "la chance d'occuper le bureau de Bonaparte lorsqu'il était consul" lance à Max Roustan : "Tu incarnes pour moi la référence du maire", saluant son "attachement à la ville d'Alès, son humanisme et son dévouement".
Rappelant le parcours de l'homme, de son brevet de mécanique à l'apiculture, et passant au vouvoiement pour les besoins du protocole, Gérard Larcher rappelle avec humour le jour où, cinq jours après avoir été élu sénateur, "vous venez démissionner dans mon bureau". Le tout au milieu d'une myriade d'élections emportées haut la main, qui font de Max Roustan, aux yeux du président Les Républicains du Sénat, "une présence apaisante, un symbole de stabilité et de persistance (...) Un apiculteur qui fait son miel des contacts humains". Enfin, Gérard Larcher a évoqué "l'esprit cévenol" dans ce qu'il "a de particulier", pour finir en citant l'Alésien Louis Leprince-Ringuet : "La joie de connaître est une source inépuisable d'émerveillement".
C'était ensuite au tour de la vedette du soir, et, politiquement au moins, des trois dernières décennies alésiennes. Max Roustan a entamé en soulignant son "immense gratitude et (sa) profonde émotion (...) Cette médaille, je sais que je la dois un peu à tous." Si les yeux du maire s'étaient mis à briller quand Gérard Larcher avait évoqué le décès de ses frères, il failli arrêter son dicours, trop ému au moment de saluer la mémoire de son frère Jean, "dont le départ a été, pour moi, un vrai déchirement".
"J'ai eu à coeur de faire d'Alès une ville attractive (...) Nous avons oeuvré pour le développement durable, la culture, le sport, pour offrir à nos jeunes l'opportunité de faire." Max Roustan s'est dit "fier, mais conscient qu'il reste beaucoup à faire. Vous m'avez inspiré dans les moments de victoire. Je suis convaincu que les prochaines années seront encore extraordinaires", a conclu le maire.