ALÈS Le ministre de la Santé s'offre une visite nocturne au centre hospitalier

Le ministre de la santé est notamment passé par les urgences
- François DesmeuresC'est presque en voisin que le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, est venu visiter "son" centre hospitalier Alès-Cévennes (CHAC), lui qui est aussi conseiller municipal de Saint-Hilaire-de Brethmas. Mais l'ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Borne descendait en fait de Paris, achever sa journée - ou débuter la prochaine - par une réunion de travail avec les élus locaux et responsables de l'hôpital. Auparavant, le ministre est passé par la maison médicale de garde et les urgences.
Aux dires des quatre syndiqués qui attendaient une collaboratrice du ministre de la Santé, pour une rencontre à l'écart du ministre et des journalistes, on avait rarement vu les couloirs aussi propres. C'est que le ministre était attendu, en cette encore chaude soirée de jeudi, à 22h45, puis 23h30. Ce sera finalement minuit, Aurélien Rousseau glissant à Christophe Rivenq, pour "justifier" son retard, qu'il ne pouvait pas se permettre de venir à Alès le jour de la Saint-Barthélémy. La Saint-Louis était entamée depuis quelques minutes quand le ministre s'engouffra dans l'hôpital, guidé par le directeur par initérim, Pascal Westrelin. "C'est ici que je suis né", en sourit le ministre.
Direction - effectivement, dans une odeur de produits ménagers - la maison médicale de garde, rencontrer Thierry Barge, médecin de 75 ans qui tient encore vaillamment la boutique. "Vous fermez à quelle heure ?", interpelle le ministre. "Maintenant", sourit Thierry Barge. "Le problème est le manque de médecins. Depuis 2002, on a de plus en plus de mal à remplir le tableau de gardes. On peut avoir jusqu'à 50 personnes qui attendent. L'an dernier, on a reçu 18 250 patients. C'est une grosse activité."
Dans ce service gravitent 38 médecins pour les samedis, dimanches et jours fériés. "Trente-et-un font des gardes de nuit. Mais, chaque année, il y en a de moins en moins, pousuit Thierry Barge. Alors qu'on aurait besoin de deux médecins pour les soirs d'hiver. Et on a calculé que si tous les médecins du bassin participaient, on aurait chacun moins de deux gardes de nuit à faire dans l'année." Sans parler de coercition, Thierry Barge se demande s'il ne faudrait pas réquisitionner de temps à autre. Face à lui, Aurélien Rousseau se fait fataliste. "Même avec la fin du numerus clausus, pendant huit ans, pas un médecin ne sortira. Et parmi vos jeunes confrères, beaucoup veulent moins d'activité."
"Sur nos 18 000 patients, la moitié n'a pas de médecin traitant", poursuit Thierry Barge. "C'est le cas de ma mère", rétorque Aurélien Rousseau. Le ministre évoque le masque, à mettre quand on tousse, qui nous a évité des épidémies de bronchiolite ou gastroentérite, alors que le Covid sévissait. Une idée pour soulager les médecins... Puis, direction les urgences, en essayant que la trentaine de collaborateurs et journalistes présents se fassent discrets... Certains des patients, sur des brancards dans le couloir, portent un masque.
Après que le ministre eut salué les équipes, le premier adjoint et président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq, l'a orienté vers une salle de réunion, en sa qualité de président du conseil de surveillance du CHAC. La rencontre a notamment porté sur le déplacement de la maison médicale de garde du côté de l'héliport du centre hospitalier. Mais s'il était possible de suivre Aurélien Rousseau dans les couloirs, seuls les élus et responsables de l'hôpital étaient conviés... Côté gouvernement, l'objectif était de montrer un ministre dans l'action. Donnant le sentiment, comme souvent dans ce genre visite, de fournir au public la forme plutôt que le fond.
Ce vendredi, après l'hôpital, et un passage à Nîmes, Aurélien Rousseau visitera la clinique Bonnefon, avant une réunion de travail autour des états généraux de la santé d'Alès agglo. Puis, une présentation des mesures mises en place par sa commune pour faire face à la canicule. Sous quelques averses, si tout va bien...
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