BEAUCAIRE Chippendales, ZAC et Moulinelle au menu du conseil municipal
Séance publique savoureuse ce mercredi, même si l'ordre du jour n'était pas très alléchant.
Conseil municipal ordinaire mercredi matin à Beaucaire. À l'ordre du jour, 18 délibérations. La première à avoir suscité le débat : la suppression de la ZAC* des Milliaires (42,5 hectares), située à l'entrée ouest de Beaucaire. Créés en 1992, "l'ensemble des constructions ainsi que des équipements publics ont été réalisés. Il y a très peu de ZAC en France qui ont plus de 25 ans d'existence… En général, ces dernières sont faites pour durer quelques années et les opérations sont censées se faire rapidement", motive Julien Sanchez, qui souhaite créer une nouvelle ZAC au sud du canal. La suppression des Milliaires entraîne le retour au droit commun de la fiscalité et de l'urbanisme.
À la clôture des comptes, le montant total des dépenses depuis 25 ans s'élève à 10,9 M contre 11,5 M de recettes, soit un solde positif pour la commune de 550 000 €. "Vous bénéficiez du travail de vos prédécesseurs", relèvent les deux élus d'opposition, Rose-Marie Cardona (Réagir Pour Beaucaire) et Christophe André (Beaucaire 2014). La réplique du maire est cinglante : "il arrive que le diable porte pierre". Et de se lancer dans un devoir de mémoire : "On peut aussi remercier la municipalité communiste qui avait acquis le foncier et avait procédé aux expropriations avant 1992 ! Ils ont fait un peu le sale boulot".
Stripteaseurs
Les délibérations se succèdent. L'opposition titille l'exécutif, réclamant bon nombre d'explications. Julien Sanchez distribue la parole, écoute et délivre ses réponses. Survient soudain la délibération sur la fixation du tarif (2€) pour le spectacle de chippendales de la Saint-Valentin. Pour la troisième année consécutive, la Ville fait venir des stripteaseurs au Casino municipal le 19 février. L'intégralité des recettes sera reversée à l'association VME (Visite des Malades en Établissement Hospitaliers).
Peu emballé par la chose, Christophe André dégaine : "les crèches à Noël je trouve cela logique, les chippendales c'est déplacé". Si Maurice Contestin ne porte pas de "jugement moral", l'opposant trouve toutefois "dommage que la Ville finance ce genre de spectacle".
Centre commercial La Moulinelle
En fin de séance, le maire répond à une dizaine de questions orales posées par Mme Cardona. Une obligation légale à laquelle Julien Sanchez se soumet sans gaieté de coeur. Parmi les interrogations, la réhabilitation du centre commercial de La Moulinelle qui semble dans l'impasse.
Intégrée dans le Contrat de Ville, Julien Sanchez a refusé de transférer ce complexe commercial à la CCBTA. Maître d'ouvrage du Contrat de Ville, la communauté de communes a récemment pris la compétence les zones d'activité économique. "C'est un centre de proximité et non un centre d'activité économique comme peut l'être la zone des Milliaires", se défend Julien Sanchez.
Si la demande de l'édile a été acceptée par la CCBTA, son président Juan Martinez en a tiré une conséquence fâcheuse : "Nous finançons uniquement les opérations pour lesquelles nous avons les compétences, cela permet d'obtenir davantage d'aides de l'État à travers la DGF bonifiée (...) Par conséquent, nous ne financerons pas cette réhabilitation qui relève de la compétence de la mairie".
En litige sur le dossier, les deux responsables politiques semblent, pour l'heure, irréconciliables.
*ZAC : Zone d'aménagement concertée.
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350 000 €. C'est le montant de l'acquisition de l'immeuble Bar le Camargue (643 m2) par la SPL Terre d'Argence pour le compte de la ville de Beaucaire. Un achat dans le cadre du projet Zone Omni Loisirs (ZOL) envisagé dans le champs de Foire. "Quel est le projet que vous comptez développer ?", s'interroge l'opposition. "Nous verrons cela en temps utile. Nous n'avons pas la folie des grandeurs !", répond l'édile Julien Sanchez qui songe à mettre en place des activités "sympathiques pour les familles comme du pédalo ou du paddle".
Coralie Mollaret