Publié il y a 4 h - Mise à jour le 30.04.2025 - Tony Duret - 2 min  - vu 454 fois

ÉDITORIAL Cette difficile laïcité dans une France à fleur de peau

Bruno Retailleau, Sylvain André ou Laurence Baldit au coeur de polémiques...

Si la vie ne se résume fort heureusement pas aux réseaux sociaux, on y retrouve cependant un aperçu de la société. Et les actualités de ces derniers jours dans le Gard semblent exacerber les passions comme jamais. Tout cela interroge : une personnalité publique doit-elle encore se mouiller, prendre position sur un sujet ? Surtout quand celui-ci est d’ordre religieux. Prenons le cas du maire de Cendras, Sylvain André, qui a fait savoir aux médias locaux, qu’au nom de la laïcité, il ne mettrait pas le drapeau de sa commune en berne en hommage au feu pape François. Une décision républicaine et laïque que saluent certains, qui restent toutefois minoritaires, du moins dans les commentaires sur Objectif Gard. La majorité, elle, s’en donne à cœur joie, rappelant que le pape est aussi un chef d’État, et que de toute façon, il n’est qu’un « maire rouge » qui cherche à « faire le buzz ». Plus de 200 commentaires où, souvent, le maire en prend pour son grade. La prochaine fois, Sylvain André ne sera-t-il pas tenté de faire comme d’autres maires gardois, qui n’ont pas plus mis leur drapeau en berne que lui, mais où cela est passé complètement inaperçu ? Mais n’est-ce pas aussi faire preuve d’un certain courage que de mettre les sujets sur le tapis ? Quitte à s’attirer les foudres de l’opinion. Dans ce même week-end, à quelques kilomètres de Cendras, d’autres polémiques naissaient suite au terrible assassinat survenu dans une mosquée de La Grand’Combe. La maire de la commune, Laurence Baldit, a fait le choix de ne pas se rendre à la marche blanche organisée le dimanche… au nom de la laïcité. Ce même principe brandit la veille par Sylvain André, qui lui, en revanche, était bien présent à cette marche. Certains reprochent à Laurence Baldit son absence. Elle explique aussi qu’elle se trouvait, au moment de l’hommage, à la sous-préfecture d’Alès en présence du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Lui aussi a eu le droit à sa polémique : il serait venu trop tard dans le Gard (48 heures après le drame). Beaucoup trop long pour certains. Encore une fois : que faire ? Combien de temps doit mettre un ministre pour se rendre sur les lieux d’un crime pour que cela soit acceptable ? Compliqué de faire l’unanimité dans un monde intransigeant où l’on ne voit plus que par le bout de sa lorgnette.

Tony Duret

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