Pendant plus de deux heures, hier soir, le président de la République s'est exprimé devant les Français et journalistes conviés. Une démarche inédite en début d'année qui remplace les traditionnels voeux à la presse de ses prédécesseurs. Emmanuel Macron a préféré exécuter cet exercice en prenant les Français à témoin. L'occasion aussi d'envoyer une carte postale à ses électeurs fidèles qui, depuis quelques mois, doutent de ce jeune président audacieux qui s'est transformé en Jupiter et n'écoute plus grand monde. Pour le chef de l'État, ce choix d'une prise de parole à une heure de grande écoute sur plusieurs chaînes télévisées est aussi l'occasion de relancer son quinquennat. Réélu il y a moins de deux ans, il rencontre les pires peines du monde à imprimer auprès des citoyens son cap et ses véritables convictions. Prônant le dépassement en 2017, il a très rapidement basculé dans une politique de Droite classique qui fait la part belle à l'autoritarisme sécuritaire et le libéralisme économique laissant orphelin une Gauche de gouvernement qui pensait avoir fait le bon choix. Pour revenir aux annonces d'hier soir, elles sont nombreuses. Mais comme d'autres propositions jamais abouties après la grande conférence post-crise covid, il y a de grandes chances que ces nouvelles solutions tombent rapidement dans les cimetières de la politique. Prenons la régulation de l'accès aux écrans. Sur le papier, la proposition a de quoi séduire de nombreux parents inquiets. Dans la réalité, comme la régulation des réseaux sociaux, rien ne se passe. Tout et n'importe quoi est partagé, de plus en plus par des robots et trolls dont l'ambition est de déstabiliser notre démocratie, et que que fait l'exécutif ? Peut-être que sur le volet éducatif, il restera deux-trois idées bien anciennes qui devraient aller à leur terme. L'uniforme à l'école, des cérémonies de remise des diplômes ou encore l'ambition d'un réarmement civique avec le développement des cours d'instruction civique. Bien maigre programme. Après un septennat, il n'est pas donné à tous les présidents de retrouver du souffle...