EXPRESSO Conflit avec la mairie de Vers : la modernisation du site du Pont du Gard bloquée ?
En conflit avec le maire de Vers-pont-du-Gard, le site du Pont du Gard ne peut pas modifier ses statuts. Une réforme nécessaire pour permettre de moderniser la globalité du site... qui en a pourtant bien besoin !
Le litige court depuis juillet 2020. À l’époque, le conseil municipal de Vers-Pont-du-Gard refuse de voter les nouveaux statuts du Pont du Gard. Une condition sine qua non pour les entériner. Implanté sur la commune de Vers, le site est géré sous forme d’EPCC (Établissement public de coopération culturelle). Ce n’est pas la mairie versoise qui gère l’aqueduc, même si la commune est membre du conseil d’administration dudit EPCC.
Lorsque le débat des statuts s’ouvre, le maire de Vers, Olivier Sauzet, se frotte les mains. Il y voit l’occasion de demander une compensation financière à l’EPCC. Dans nos colonnes, l’édile justifiait : « Souvent, on pense que notre commune est riche puisque le Pont du Gard est sur nos terres. Or, ce n’est pas du tout le cas. ([…)] On met à disposition 80 hectares de terrain, on paie l’électricité de l’avenue, on paie également une importante subvention aux pompiers qui peuvent intervenir sur le site. »
Pour appuyer sa requête, la commune fait état de la subvention versée par le site du Pont du Gard à la mairie de Remoulins pour l’utilisation d’un parking. « Le parking de Remoulins était municipal, ce qui n'était pas le cas de celui de Vers qui appartenait à un propriétaire privé », commente l'une de nos sources à la direction du site. Depuis bientôt deux ans, les négociations entre les deux protagonistes patinent. Pire, la tension est montée d’un cran depuis que la mairie de Vers a augmenté de manière exponentielle le prix de l’eau pour le site.
Une réunion prévue le 25 mars
Actuellement, le Pont du Gard réfléchit à engager des poursuites contre cette hausse tarifaire. Seulement, une procédure judiciaire ferait perdre du temps - et de l’argent ? - au Pont du Gard. La direction veut aller vite pour « accélérer la modernisation du site après deux années de crise sanitaire ». Aujourd’hui, impossible de nouer des partenariats avec des acteurs ou travailler à rendre plus attractif le musée qui ressemble plus à un espace de reconstitution...
« Nos statuts datent de 20 ans. On ne peut faire que ce qu’il est écrit à l’intérieur mais pas entreprendre les missions que l’on ambitionne de faire », commente notre source. Une réunion de conciliation est prévue le 25 mars. « Ce sera une réunion de la clarté pour savoir si l’on peut avancer », soupire-t-on dans les couloirs. Dans le cas contraire le Pont du Gard réfléchira à « un plan B ! »
Coralie Mollaret
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