EXPRESSO Nîmes : pourquoi les bus sont-ils en retard ?
Encore trop de bus accusent plusieurs minutes de retard... Le service transport de Nîmes métropole travaille d’arrache-pied pour endiguer le phénomène et attirer de nouveaux usagers. Les explications.
« On a du retard, je n’ai même pas eu deux minutes pour prendre une pause et aller pisser ! » Des mots crus, sortis de la bouche d’un conducteur de bus, pour illustrer les aléas des transports en commun nîmois. Encore aujourd’hui, la ligne 2 du TSCP accumule parfois plusieurs minutes de retard. « Une dizaine » si l’on en croit les services et quand on sonde les chauffeurs de bus : « On a eu jusqu’à 40 minutes sur certaines lignes ! »
Quoi qu’il en soit, la rapidité des trajets est un élément clef pour inciter les Nîmois à délaisser leurs voitures. Depuis la crise sanitaire, la fréquentation a diminué d’environ 10 %. Il faut donc retrouver ces usagers et en conquérir de nouveaux. Plusieurs causes expliquent ses retards. Selon l’Agglo : « Un bus peut parfois mettre plus de temps à un arrêt pour faire monter une personne à mobilité réduite ou une personnage âgée. Problème : sa balise pour activer les feux se déclenche à l’arrêt. Une fois arrivé au feu, celui-ci passe au rouge. »
Un travail ville-agglo
Il y a aussi parfois les taxis ou les véhicules de secours, or urgence, qui circulent illicitement sur les voies de bus. « Du coup, les feux se déclenchent pour eux. Quand le bus arrive, il se retrouve au feu rouge ! », commente l'une de nos sources. L’autre problématique est en lien avec la ville de Nîmes. « Il y a des carrefours problématiques comme sur le boulevard Talabot ou vers Bir Hakeim. Le problème, c’est qu’il faut que la ville, qui contrôle les feux depuis le CRT (Centre de régulation du trafic, NDLR) donne la priorité aux bus et pas aux voitures ! », poursuit notre source.
Ainsi, le retard s’accumule sur tout le réseau… Certains houspillent parfois : « Plus de 100 millions d'euros ont été investis pour cette ligne, il faut qu'elle soit fonctionnelle ! » Cette problématique ne date pas d’hier et n’est visiblement toujours pas réglée. « Il fut un temps où tous les bus étaient équipés de balise et avaient la priorité sur les voitures. Ça avait foutu un bordel ! », se souvient un élu de la ville de Nîmes. Entre les deux systèmes, nul doute qu’un compromis pourra et doit être trouvé.
C’est ce que pense l’élue Claude de Girardi, chargée à la ville du Nîmes de la circulation et du transport routier à l’Agglo : « Il faut arriver à conjuguer ces deux modes de transports. Pour l’instant, seulement 9% des déplacements se sont en bus. Ce n’est pas énorme… » Enfin, en retard ou à l’heure, c’est avec un certain humour que vous conduisent quotidiennement les 240 chauffeurs du réseau Transdev et les 100 autres des différents prestataires. Quitte parfois à prendre les virages avec un peu moins de souplesse…
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com