Publié il y a 1 an - Mise à jour le 19.04.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 1441 fois

EXPRESSO Pays de Sommières : rififi autour de la taxe des ordures ménagères

Le niveau de la Teom fixé à 15,02 % donne lieu à une passe d’armes entre le président, Pierre Martinez, et son vice-président délégué à la Gestion des déchets, Jean-Michel Andriuzzi.

Pour comprendre les brouilles qui sévissent entre les élus locaux, encore faut-il revenir aux fondamentaux. Aujourd’hui, la gestion des déchets est l’une des principales compétences des communautés de communes. Au Pays de Sommières, le ramassage des déchets a été délégué à la société Océan. Cette dernière les ramène à l’incinérateur de Lunel-Viel, géré par la multinationale Suez pour le compte du syndicat SMEPE (Syndicat mixte entre pic et étang dont la communauté de communes est membre).

"On est dans l'illégalité la plus totale"

Comme dans n’importe quelle intercommunalité, ce service est financé principalement par un impôt, la Teom (Taxe d'enlèvement des ordures ménagères). Le 30 mars, les élus se sont divisés sur le taux de cette redevance. Le maire de Montpezat et vice-président délégué à la Collecte et à la valorisation des déchets ménagers depuis 2014, Jean-Michel Andriuzzi, s’est alarmé : « Cette taxe est surévaluée à hauteur de 27 % ! On est dans l’illégalité la plus totale. » À Nîmes métropole, une histoire similaire avait contraint l'Agglo à baisser son taux de Teom pour ne plus reverser l'excédant à la ville centre.

Comment le Pays de Sommières, lui, en est-il arrivé là ? D’après ce même Jean-Michel Andriuzzi, cette surévaluation est due à la baisse du coût de traitement de l’incinérateur de Lunel-Viel. « Nous avons fini de rembourser le prêt en 2019. Ensuite, nous avons généré davantage de recettes grâce à la revente de l’électricité produite par l’incinérateur : de 80 € le MWh, nous sommes passés à 500 € ! » Le vice-président est formel : la tonne incinérée pour les communes membres du syndicat est passé de 125 € la tonne à 62 €. Une bonne nouvelle, assez rare par les temps qui courent, pour les collectivités.

Pierre Martinez : « Avec cet argent, on a investi. On ne s’est pas enrichi ! »

Proche de la Nupes, le maire de Montpezat embraye : « Aujourd’hui, on vit une grave crise, nos administrés ont besoin que l’on fasse un geste envers eux. » Lors du conseil communautaire, Jean-Michel Andriuzzi s’est abstenu sur le vote du taux de Teom et sur le vote du budget 2023. Son discours agace un tantinet le président du Pays de Sommières, Pierre Martinez : « La Teom baissera l’an prochain. Jean-Michel Andriuzzi nous a fourni les chiffres très tardivement. Pas question de travailler dans la précipitation… Il faut arrêter ses gesticulations. »

L'exécutif reconnaît que « le taux est un peu fort » sur son territoire. Toutefois, il réfute le caractère illégal de la démarche : « Vous pensez que l’État et notamment le contrôle de légalité nous aurait laissé faire si ça avait été le cas ? » Et d'expliquer : « Avec cet argent, on a investi notamment dans la compétence scolaire. On ne s’est pas enrichi ! » Peut-être qu'à l'avenir, la mise en place d'un budget annexe, c'est-à-dire un budget indépendant uniquement dédié aux déchets, permettra d'éviter gesticulations et autres spéculations. 

Coralie Mollaret

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