FAIT DU JOUR Handicap : comment relever le défi de l’école pour tous ?
Dans le Gard, 4 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu dit "ordinaire".
Hier matin, s’est tenu le troisième comité départemental de « l’école inclusive ». Derrière ce nom, une ambition. Un vrai défi même, pour notre société, qui consiste à donner à chaque enfant la possibilité d’être scolarisé. Les grandes lois de 2005 sur le handicap, puis la Convention relatives aux droits des personnes handicapées fixent cet objectif.
« Pour les personnes atteintes d’un handicap, nous sommes plus sur un parcours de vie. Ces enfants, âgés de 3 à 16 ans, doivent être accompagnés pour compenser leur différence », expliquent à l’unisson Claude Rols, directeur de l’Agence régional de santé (ARS) et le directeur académique du Gard, Philippe Maheu.
Éducation à la différence
Dans le Gard, 4 000 enfants sont scolarisés dans le premier et second degrés. En fonction de l’évaluation du handicap, les élèves bénéficient d’un des 1 300 AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap), constituant la deuxième population éducative après les enseignants. Ces personnels offrent aux enfants atteints d’un handicap une scolarité en milieu dit « ordinaire ».
« Ce dispositif de compensation permet aussi aux élèves de se confronter à la différence », poursuit Philippe Maheu. En 2019, l’ARS - qui fiance les AESH - a créé des équipes mobiles d’appui à la scolarisation : « Il existe quatre unités dans le Gard, à raison de deux personnes par unité. Elles vont à la rencontre des équipes éducatives du Gard qui connaissent parfois des difficultés avec des élèves. »
Des unités ULIS supplémentaires
Pour les élèves dont le handicap est plus sévère, l’Éducation nationale et l’ARS ont mis en place des Unités localisées pour l'inclusion scolaire, plus connues sous l’acronyme d’ULIS. « L’école inclusive s’attache à personnaliser le plus possible l’accompagnement de l’enfant, en fonction de l’intensité du handicap », pointe Philippe Maheu.
À la rentrée prochaine, plusieurs unités ouvriront, notamment à l’école Capouchiné, établissant le nombre de classes ULIS dans les écoles publiques gardoises du premier degré à 58. Deux unités ouvriront dans les collèges Jules Verne à Nîmes et Gardonnenque à Brignon, soit au total 51 ULIS dans les collèges publics. Enfin, le lycée Voltaire à Nîmes bénéficiera aussi d’une unité, ramenant à 14 le nombre d’ULIS en lycée public.
« Dans ces classes spécifiques, le temps est aménagé en fonction des besoins. Ils sont aussi pris en charge par des personnels médico-sociaux qui peuvent par exemple intervenir à domicile », relève Claude Rols. Et d'ajouter : « En 2019, 131 places supplémentaires ont été créées. C’est assez exceptionnel. »
Pour les troubles autistiques, certaines collectivités comme à Caissargues se sont emparées du sujet. L’an dernier, le maire Olivier Fabregoul a inauguré la première classe d’élèves atteints de troubles autistiques du Gard, en partenariat avec l’association ARERAM, l’Éducation nationale et l’ARS. « Les maires peuvent proposer des initiatives, mais nous veillerons à ce qu’il y ait un maillage du territoire », souligne Philippe Maheu.
Quel avenir pour ces jeunes ?
Cette scolarisation permet-elle, in fine, à ces enfants de s’insérer dans la société ? « C’est un travail de longue haleine », reconnaissent l’ARS et l’Éducation nationale. Parce qu’aujourd’hui, si la loi contraint tout employeur de plus de 20 salariés à employer des personnes en situation de handicap à hauteur de 6 %, la réalité est, malheureusement, bien différente.