FAIT DU SOIR Les cinq dossiers chauds du président de Nîmes métropole Franck Proust
Hier matin, le président de Nîmes métropole, Franck Proust, a organisé une conférence de presse de rentrée afin d'évoquer les grands dossiers de cette nouvelle année.
À 9 heures tapantes, le président de Nîmes métropole s’est installé au bistrot de l’Horloge devant un parterre de journalistes. Un commerce qui, d’après son gérant, abritait la mairie de Nîmes au XIXe siècle. Un signe pour l’édile qui cache encore ses ambitions politiques ? Pourquoi pas... À ses côtés, son directeur de cabinet, le directeur général des services et son staff de collaborateurs. Le but de cette rencontre : aborder les grands dossiers qui animeront Nîmes métropole cette année. Une année qui, à l'instar des précédentes, sera loin d'être de tout repos.
1. Un nouveau gestionnaire pour les transports
Le premier dossier : la gestion des transports en commun puisque le contrat avec l’entreprise Transdev arrive à terme. Avant l’été, le syndicat CFDT s’était ému du montant du marché : « 44 M€ contre 52 M€ aujourd’hui, c’est tout simplement invraisemblable. » L’entreprise Transdev a d'ailleurs envoyé à Nîmes métropole un courrier indiquant ne plus candidater à l’appel d’offres. Ce matin, Franck Proust annoncé qu’il avait reçu les candidatures de « deux sociétés très motivées pour gérer le réseau : Kéolis et Ratp ». L'enjeu est de taille pour les habitants au regard du défi climatique et de l'inflation. Franck Proust a par ailleurs annoncé la gratuité pour les séniors des bus à compter de l’été 2024. Une promesse formulée à la dernière campagne des municipales. Et la mise en place d'un service prolongé des transports urbains jusqu'à 1h du matin pour les étudiants de l'Université tous les jeudis et dimanches soirs.
2. Troisième voie : le bras de fer avec la Région
Toujours côté transport, mais ferroviaire cette fois, Franck Proust milite pour « le rattachement de la troisième voie à quai » entre la gare de Nîmes centre et celle de Nîmes-Pont du Gard : « Il n’est pas concevable que des voyageurs attendent 45 minutes leur TER ou paie les frais de taxis plus chers que leur billet de train. » Un nouveau comité de pilotage est prévu en préfecture le 30 septembre. Le problème réside dans le coût du projet. Qui le prendra en charge ? Si sur l’investissement l'Agglo est prête à « prendre ses responsabilités », elle attend de la Région qu'elle mette la main à la poche pour assurer le fonctionnement de la ligne : « Moi, je n’ai pas le droit de le faire, c’est du transport ferroviaire. Expliquez-moi pourquoi à Avignon, le président Renaud Muselier finance ce même type de navette ? » Peut-être parce qu’à Avignon, les communistes n'étaient pas remontés contre la nouvelle gare TGV ?
3. Zone d'activité économique cherchent entreprises
Sur la question de l'aéroport, Franck Proust se félicite « des trois nouvelles lignes dont les chiffres de fréquentation sont records. D’ici la fin de l’année, nous devrions avoir une bonne nouvelle avec l’ouverture d’une nouvelle ligne » vers le sud de l'Europe. Sur le site de l’aéroport, Franck Proust salue l’arrivée de l’entreprise Virbac et balaie d’un revers de main l’opposition du maire de Garons : « La localisation de l’entreprise ne relève pas de sa commune. Aujourd’hui, un emploi industriel c’est la création de quatre emplois dans le secteur des services ! C’est un beau projet et une chance pour notre territoire. »
À quelques kilomètres de là, sur la zone d'activité économique Magna Porta autour de la gare TGV, Nîmes métropole va contractualiser avec le groupe NGE. Le but : permettre au groupe d’aller chercher des entreprises. « Une boîte devrait signer avant la fin de l’année, annonce Franck Proust, la zone a été identifiée pour de l’industrie et du data center ». Idem pour le Mas Larrier à deux pas de la gare : « Ça m’a coûté une blinde, soit 8 M€ ! Deux entreprises dans le tourisme sont intéressées. » À suivre donc.
4. Bataille autour de la prison de Nîmes
L'Agglo a entrepris un autre bras de fer, cette fois avec l'État. Fin septembre, Franck Proust participera au comité de pilotage pour l’installation de la deuxième prison de Nîmes. Depuis plusieurs mois, il ferraille : « Nous souhaitons faire un projet économique à côté de la prison (…) Nous sommes en contact avec une entreprise de logistique pour de l’assemblage industriel. » Seulement, prévue au nord de l'ancienne base d'Oc'via, la prison a dû être déplacée au sud en raison d'impératifs écologiques, empiétant sur la surface réservée à l’activité économique : « Si on me tue mon projet économique prévu au sud de la zone, c’est simple, c’est sans l’Agglo ! Je ne lâcherai pas sur cette positon. »
5. Rénovation urbaine : la sécurisation des chantiers
Autre gros chantier de l'Agglo, la rénovation urbaine. Un chantier qui trouve un certain écho avec les derniers réglements de compte qui ont endeuillé la ville sur fond de trafic de drogue. Pour améliorer l'environnement des habitants des quartiers, un demi milliard d'euros est en train d'être injecté sur ces territoires. Problème : certaines entreprises ont suspendu leur chantier en raison de l'insécurité. C'est le cas notamment à Pissevin (relire ici). Pour y répondre, l'Agglo a demandé une enveloppe, 7,5 M€ à l'État pour assurer la sécurité des chantiers via des agents privés.