La situation politique est bouillonnante, bouillante et tous les partis commencent à préparer la suite des événements. Dans un « stade des Costières à l’état comparable à celui de la France », comme on pouvait l’entendre, la réunion publique affichait salle comble.

Manuel Bompard a 38 ans, ingénieur de formation, a glissé vers la politique en devenant, dès 2010, secrétaire national du Parti de gauche et directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de sa candidature aux Européennes il y a dix ans. Il est ensuite son directeur de campagne pour les élections présidentielles 2017 et 2022 aux couleurs de LFI.

Les militants, les curieux et les indécis étaient donc venus en nombre au salon Paul Calabro. L’arrivée au stade en a dérouté quelques-uns. Un grand drapeau de la Palestine, des affiches un peu partout et une entrée par les entrailles des Costières.

Pour une réunion publique, les questions de l’assemblée sont toujours d’intérêt. Mais comment faire pour ne pas monopoliser la parole ou risquer des troubles qui retarderaient le chronomètre ? Facile ! Des petits papiers circulent dans la salle, il suffit d’écrire la question pour qu’elle soit posée à l’oral.

Laure Pellet, professeur des écoles et syndicaliste, parlait de l’éducation. Mathilde Houget, vice-présidente étudiante de l’Université de Nîmes évoquait la situation des étudiants. Pour les quartiers populaires, c’est Leïla Taamali qui s’en chargeait et, avant Manuel Bompard, Victoria Hunter, ex-candidate Front de Gauche aux cantonales 2015, était en charge de parler du monde médico-social.

Quatre prises de parole de ces quatre femmes engagées pour le plus grand bonheur du public en présence. Place à Manuel Bompard sous un accueil à la gardoise !

« Construisons un rapport de force avec ce Gouvernement ! » Les députés Raphaël Arnault du Vaucluse et Nathalie Oziol de l’Hérault étaient présents. « Si on a gagnés dans le Vaucluse devant le RN, on peut aussi le faire dans le Gard ! Nous avons été majoritaires à Nîmes. Il n’y a aucune fatalité, mais il faut assumer frontalement cette opposition. On gagne quand on assume ses convictions ! C’est comme ça qu’on peut gagner une majorité absolue et empêcher les coups de force de Macron ! »

C’est en réalité contre le traité constitutionnel européen en 2005 et contre le contrat première embauche en 2006 que Manuel Bompard fait ses débuts en politique à l'âge de 19 ans.

Et les défaites après les belles mobilisations ? « Et alors ? Saluons ces personnes engagées ! Ces gens des quartiers ont sauvé la République en se mobilisant pour cette campagne ! Le Premier ministre est de Droite. Si Macron a pu nous empêcher de gouverner en nommant ce Premier ministre, c’est parce qu’on n’a pas encore gagné suffisamment ! Le problème, c'est qu’on n’a pas encore convaincu suffisamment de monde. Ni désespoir ni résignation ne peuvent être tirés, c’est tout l’inverse ! Barnier ne passera pas l’hiver et tout le monde a compris que Macron était le responsable. Dans les prochaines semaines ou mois, il y aura un nouveau rendez-vous avec le peuple et nous balaierons le macronisme en empêchant l’extrême Droite. »

Élu député européen en 2019, fonction qu'il quitte lorsqu'il est élu député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône en 2022, Manuel Bompard est réélu au premier tour des élections législatives anticipées de 2024.

« Le RN a fait tomber les masques pour le vote du budget. Dans le Gard, vous aurez des choses à dire à ceux qui ont voté pour ces candidats qui évoquaient une rupture alors qu’ils ne sont qu’une béquille de la continuité du macronisme en France… Ils ont des comptes à rendre, ils ont trahi leur électorat ! »

Manuel Bompard harangue les foules et ça marche. Tous les sujets y passent, de l'économie à la santé en passant par l'école, l'emploi, le social... Et si une ombre ou une nuance s'installe, il redirige le propos, l'affine, le pèse. Les échéances électorales semblent encore lointaines, mais les tumultes actuels pourraient les rapprocher. LFI s'y prépare.