Ce lundi soir, s'est tenu le conseil communautaire de l'Agglomération du Gard rhodanien à la salle multiculturelle de Bagnols-sur-Cèze. À l'ordre du jour : le rapport d'orientations budgétaires. Une étape obligatoire avant de voter le budget 2024 de l'Agglomération en décembre prochain. Un budget qui devra être "prudent mais qui ne doit pas remettre en cause le projet de territoire", annonce Guy Aubanel, vice-président délégué aux Finances. Au niveau national, le contexte reste marqué par l'inflation et l'incertitude. Au niveau de l'Agglomération, l'effet ciseau se fera encore sentir avec des dépenses qui ont tendance à évoluer plus vite que les recettes. 

Les dépenses en ressources humaines - qui s'élèvent à 20 millions d'euros - vont connaître une augmentation car le point d'indice des fonctionnaires sera majoré de 5 points à compter du 1er janvier 2024, après avoir déjà été rehaussé l'année précédente (déjà 1 million d'euros supplémentaires, NDLR). La prime de pouvoir d'achat est également discutée en ce moment "qui représente presque 250 000€ de surcharge". Le coût de l'alimentation, de la mobilité, des matériaux augmentent aussi. Tout comme la TGAP (Taxe générale sur les activités polluantes) et le traitement des ordures ménagères. "Heureusement, avec la redevance incitative, on a baissé de 30% les volumes produits, ce qui compense un peu", glisse Jean-Christian Rey, le président de l'Agglomération du Gard rhodanien. 

Faire des économies mais répondre aux attentes des habitants

Les dépenses de fluide pour 2024 devraient augmenter encore de 10% par rapport à 2023 et frôleront les 650 000€. "Le prix des investissements ont pris entre 20 et 25%", déplore le président. Les surcoûts sont donc pléthore, "alors que les besoins du territoire sont importants en foncier, dans les crèches, dans les centres aérés, la santé", poursuit-il. L'Agglomération consacre 18 millions d'euros de travaux chaque année sur le chapitre eau et assainissement. En clair, la question autour du budget 2024 est comment faire face à beaucoup de dépenses et des besoins accrus, sans l'intention de toucher aux attributions de compensation qui pénaliserait des communes et sans recourir à la fiscalité qui impacterait les habitants ? "Il va falloir être inventifs et solidaires", admet le président de l'Agglomération du Gard rhodanien. 

Il assure que "tous les fers sont au feu" pour résoudre les problèmes liés aux soins. Un marché a été lancé pour des box médicales, une réflexion est entamée pour héberger aux frais de la collectivité des internes sur le territoire, des maisons de continuité de soins sont en projet. Pour réduire ses coûts, l'Agglomération repense sa façon de travailler en interne en supprimant les téléphones pour un système qui fonctionne via les ordinateurs... Il n'y a pas de petites économies comme on dit. Un travail est mené aussi sur des projets sur le nucléaire et sur l'hydrogène "afin de créer des synergies sur le territoire". 

"L'équilibre reste fragile"

Malgré ce contexte, "la santé financière de l'Agglomération demeure solide et cela a permis d'absorber les effets inflationnistes sans dégrader les ratios financiers en 2023", affirme Guy Aubanel. La capacité de désendettement passerait d'environ 2 ans à 3 ans entre 2023 et 2024, ce qui est "très en deça du seuil prudentiel fixé entre 10 et 12 ans", rappelle-t-il. Néanmoins, "l'équilibre reste fragile", souligne Guy Aubanel.

Pour mener à bien son budget 2024, l'Agglomération du Gard rhodanien cherche à réaliser des économies de fonctionnement pour compenser l'inflation mais aussi pour maintenir son épargne brute "qui garantit notre capacité à investir", précise Guy Aubanel. L'objectif est de garder une épargne brute à 2,2 millions d'euros minimum en 2024 encore. "Dans les années futures, elle devra être augmentée pour que l'on puisse mener à bien nos projets d'investissement", poursuit le vice-président aux Finances. En effet, le plan pluriannuel d'investissements prévoit près de 40 millions d'euros de dépenses à la fin du mandat. 

Pour 2024, le budget devrait être d'environ 8 millions d'euros pour les projets du territoire. Il servira à poursuivre les chantiers entamés en 2023 (construction du multi-accueil "Les Petits pas" à Bagnols, du centre ados à Tavel) ainsi aussi aux études du mémorial harkis, du musée intercommunal, de l'espace nautique... Des enveloppes sont prévues pour continuer les travaux sur les bâtiments communautaires et pour moderniser les équipements. Près de 800 000€ seront aussi distribués aux 44 communes du territoire à travers les fonds de concours. Il n'y a pas eu de débat au sein de l'assemblée suite à la présentation de ce rapport d'orientations budgétaires 2024. 

Et aussi... DM. Plusieurs décisions modificatives du budget 2023 ont aussi été votées. Elles découlent notamment des travaux de la RN580 (L'Ardoise) auxquels l'Agglomération participe financièrement. Elle va finalement verser cette année 972 000€. Comme il est indiqué dans la délibération : "Vu l'avancement des travaux, l'État a sollicité le versement anticipé d'acomptes au regard du calendrier initial. Avec l'inscription de cette somme, l'Agglomération du Gard rhodanien aura payé l'intégralité de sa participation initialement prévue, soit 2,7 millions d'euros."

Recueillement. Les élus ont respecté une minute de silence avant de débuter la séance, en raison "de ce qu'il se passe actuellement en France et à l'international", indique le président de l'Agglomération, Jean-Christian Rey. Après avoir lu une citation de Nelson Mandela, il a ajouté : "Espérons que le conflit israélo-palestinien trouve urgemment son Nelson Mandela et dans cette attente, luttons ensemble pour la paix là-bas. Luttons aussi ici contre toutes les discriminations, tous les racismes, les antisémitismes... Partout où l'innocent est tué, c'est l'Humanité toute entière qui l'est."