C'est ce qui a été signifié à demi-mots dans le courrier signé par les six présidents d'intercommunalités vauclusiennes, la semaine dernière. En substance, le texte rappelle que le Pôle métropolitain devait être une "structure de syndicat mixte fermé, outil souple de dialogue" pour réfléchir à des sujets communs tels que les déchets, les mobilités, la prévention contre les inondations... Six intercommunalités du Vaucluse et deux du Gard (Agglomération du Gard rhodanien et Communauté de communes du Pont du Gard) étaient engagées dans le processus de création de ce pôle métropolitain.

Bien qu'approuvé par une large majorité en CDCI (commission départementale de coopération intercommunale), il n'a pas fait l'unanimité, notamment côté vauclusien : "Cette démarche a suscité chez certains des incompréhensions, des oppositions, des procès d’intention comme si nous voulions créer une métropole, un département bis ou bien nous éloigner de nos administrés", est-il rapporté dans le courrier. Les 6 présidents d'intercommunalités assurent que leur "position est à l’opposé de ces intentions."

Une expérimentation sur le covoiturage à échelle du bassin de vie

Face à cette division, ils ont décidé de changer leur fusil d'épaule : "Si c’est la structure juridique qui pose problème, nous nous en passerons, car l’essentiel n’est pas là. Nous pensons qu’il est plus sage de privilégier l’union et la bonne entente des différents acteurs institutionnels", indiquent-ils dans la même lettre. En clair, pas de pôle métropolitain au niveau administratif mais une envie de continuer à réfléchir ensemble au-delà des frontières administratives : "Nous sommes attachés à la proximité (...) et nous savons que pour gagner en efficacité pour nos concitoyens nous devons coopérer et travailler ensemble en bonne intelligence. C’est pourquoi nous avons décidé de continuer à travailler ensemble", relate la lettre.

Jean-Christian Rey, le président de l'Agglomération du Gard rhodanien, était favorable à ce projet de pôle métropolitain. Cet abandon "n'obère pas le travail déjà effectué notamment autour de la mise en place d'une solution de covoiturage à l'échelle du bassin de vie avec Blablacar Daily et les études sur la gestion des déchets", nous précise-t-on du côté de l'Agglomération. En effet, lors du dernier conseil communautaire a été voté cette convention avec Blablacar Daily. Comme l'expliquait alors Claire Lapeyronie, 1re vice-présidente de l'Agglo, il s'agit "d'une expérimentation dès janvier. (...) Il y a 40 000€ inscrits au budget 2024 pour inciter les personnes à covoiturer. Le principe est que le passager ne paie rien mais que le conducteur touche une petite somme (en fonction du kilomètrage). Il y aura aussi tout un travail avec les employeurs du territoire."