LE 7H50 de Morgan Buisson : « Eh oui, il y a encore des jeunes en politique ! »
À la 61ème place de la Liste citoyenne du printemps européen, conduite par l'ex-candidat à la Présidentielle Benoît Hamon, Morgan Buisson explique les raisons de son engagement.
Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter ?
Morgan Buisson : J’ai 29 ans. Eh oui, il y a encore des jeunes en politique ! Je suis auto-entrepreneur et en parallèle, j’ai créé une association de soutien scolaire. Je suis originaire de Villeneuve-lez-Avignon. Je me suis engagé en politique parce que je considère que l’on est en train de vivre une époque charnière. Un certain nombre de défis se présentent à nous. Il faut y aller et se retrousser les manches. Il faut être à la hauteur ! C’est à notre génération de relever ces défis.
Pourquoi vous êtes-vous engagé auprès de Benoît Hamon ?
Je me suis engagé avec Génération.s. dès le départ du mouvement en 2017. La politique j’en fais depuis très longtemps, j’ai créé mon entreprise dans le soutien scolaire, il y a sept ans et j’ai été vice-président d’un centre social et culturel. Je suis passé par l’Éducation populaire. Mais c'est la première fois que je décide de prendre une carte dans un parti politique. Génération.s. me semble présenter les bons outils pour lutter contre les difficultés.
Pourquoi avoir choisi d’être candidat aux Européennes ?
Ça s'est fait avec le mouvement des jeunes pour le climat. Ils m’ont réveillé. Accompagner des jeunes dans la scolarité, c’est important. Quand eux décident de se mettre en grève, pour mettre l’accent sur la crise climatique et les défis environnementaux, à quoi ça sert de les accompagner dans leur scolarité, si demain ce monde n’a pas de sens ? C’est comme ça que ma candidature est née.
Qu'est-ce que représente l’Europe pour un jeune de 29 ans ?
C’est la bonne échelle pour relever les défis climatiques, la raréfaction de l’emploi, l'égalité femme-homme ou encore l'accueil des migrants. Nous, on ne se contente absolument pas de l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui. On ne se reconnaît pas dans le match qui oppose le nationalisme des extrêmes au libéralisme d’En marche.
Citez quelques mesures de votre programme.
Pour lutter contre l’urgence climatique, on propose de mettre 500 milliards d’euros sur la table. C’est un investissement nécessaire pour faire bouger les choses. Comment trouver l'argent ? On met à contribution la Banque centrale européenne. On l’a fait il y a 10 ans pour sauver les banques privées. On souhaite également lutter contre les lobbies en passant par l’obligation des lobbyistes de s’inscrire sur des registres. Aujourd’hui, ce n’est pas obligatoire. Tout cet univers, on le connaît mal : on sait pourtant qu’ils sont très nombreux, environ 40 000 lobbyistes. Si les entreprises investissent autant, c’est bien qu’elles comprennent qu'il se passe des choses cruciales à l'Europe.
Quel est l'objectif de Génération.s. pour les élections de dimanche ?
C'est d'avoir un maximum d'élus, de mettre sur la table tout un ensemble de problématiques économiques et sociales. À côté de ça, on est un jeune mouvement, donc le but est aussi de nous faire connaître.
Un jeune mouvement qui n'a pas forcément beaucoup de moyens. Comment financez-vous votre campagne ?
On a fait appel aux militants à travers leurs dons. Les banques ne nous prêtent pas. Nous ne présentons pas les mêmes garanties que d’autres partis plus importants. Mais nous aurons quand même nos bulletins de vote dans chaque bureau. Après, on a fait une campagne à échelle humaine. On est allé sur des marchés, on a fait des meetings en plein air… Ça ne coûte pas énormément d’argent. On arrive à un peu moins d’un million d’euros.
On compte 34 listes pour les Européennes, dont plusieurs à Gauche. Qu’est-ce qui vous distingue des autres ?
Génération.s. fait partie d’un ensemble de partis, regroupés sous la bannière du Printemps européen et autour de la figure de Yanis Varoufákis, l'ancien ministre grec des Finances. Le projet que l’on présente est le fruit d’un consensus entre nos différents partis (Dieme 25, livre au Portugal, Rzem en Pologne...). Demain, ce qui est dans notre programme sera défendu au Parlement ! On fera un groupe de pression !
Un groupe de pression… Finalement vous êtes aussi des lobbyistes ?
Oui, mais pour l’intérêt collectif !
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com