Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 16.12.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 680 fois

LE RING POLITIQUE « Oui » Denis Bouad sera candidat en 2021

Loin des rumeurs sur ses velléités sénatoriales, le président poursuit le redressement du Département. À mi-mandat, il dresse un bilan de sa gestion et aspire à continuer la tâche après 2021.
Le président PS du Département Denis Bouad. (Photo : droits réservés) - Christophe CABRIE

Objectif Gard : En 2018, vous arrivez à mi-mandat de votre présidence. Quel bilan tirez-vous ?

Denis Bouad : Aujourd’hui, nous vivons des difficultés qui n’existaient pas avant : baisse des aides de l’État et hausse des dépenses sociales… J’ai été un gestionnaire. Je retiendrai de ce mi-mandat notre capacité à avoir repris un taux d’investissement « normal. » Nous avons réalisé près de la moitié des recommandations de nos trois audits de 2015 (suppression de postes, vente d’une partie du patrimoine). On vient de voter un schéma touristique départemental à l’unanimité, une agence ingénierie pour aider 180 collectivités à monter leurs projets. C’est inespéré !

Vous attendiez-vous à cette charge avant d’arriver à la présidence ?

Je ne suis pas venu ici en pré-retraite ! Le Département me motive... La seule chose qui a changé dans ma vie, ce sont mes autres activités que j’ai dû abandonner faute de temps, comme la vice-présidence régionale de Groupama.

Votre majorité relative fonctionne jusqu’à présent. L’un de vos opposants, Laurent Burgoa, fait régulièrement vos éloges… 

… Il parait qu’il a dit qu’il préférait travailler avec moi qu’avec Yvan Lachaud !

« Je n’ai jamais connu de conflit comme ça ! »

La droite vous est bien utile, non ? Elle vous sert d’alibi pour prendre des décisions parfois difficiles à gauche.

Lesquelles ?

La hausse de la participation des communes aux pompiers. Elle a été abandonnée à cause de la fronde de l’opposition. Une partie de vos proches étaient contre également. 

Alors pas du tout (…) Le problème, c’est que nous avons des règles de calcul qui n’ont jamais été revues. Une commission a été mise en place par le SDIS et devra livrer ses conclusions d’ici six mois.

Dans votre carrière politique, avez-vous déjà eu un conflit aussi délicat à gérer ?

Je n’ai jamais connu de conflit comme ça ! On a parfois des représentants du personnel qui manifestent. Il y a des revendications que j’entends. J’essaie de les résoudre. Mais ce conflit n’aurait jamais dû arriver là ou il est arrivé !

Le problème des pompiers n’est-il pas politique ? Un conflit entre Laurent Burgoa qui veut en découdre avec Alexandre Pissas, président du SDIS. On sait que le vote de chacun est clef pour entériner votre budget.   

Non. Écoutez, Alexandre Pissas va y arriver ! Depuis des années, le Département du Gard a toujours été la variable d’ajustement du budget du SDIS. C'est fini.

« il faudrait avoir l’intelligence de s’élever

un peu plus haut »

Vous assistez au divorce Fournier/Lachaud. Quelles conséquences politiques au Département ?

Aucune. Le seul objectif du Département, c’est le Gard. Ces querelles qui apparaissent au grand jour, c’est pas nouveau. Par contre ce qui ne me va pas, c’est de voir le FN à l’affut de nos comportements. Quand on est en train de bricoler comme ça, Nicolas Meizonnet (président du groupe FN au Département) tape à ma porte pour voir comment il pourrait s’assoir dans le fauteuil. De temps en temps, il faudrait avoir l’intelligence de s’élever un peu plus haut…

Vous n’avez jamais été au centre de dissensions entre Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud ?

Non jamais. Ça ne me regarde pas, ce n’est pas mon problème.

Votre problème sera peut-être le syndicat de l’aéroport. Aujourd’hui, le président est Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes. Principal financeur, le président de Nîmes Métropole Yvan Lachaud veut le récupérer. Le Département est le deuxième financeur du syndicat. Pour qui votre coeur balance ?

La présidence, ce n’est pas à l’ordre du jour ! Moi, je mets 300 000€ par an. Alès Agglomération s’est retirée. Pour compenser la perte de sa cotisation, soit 300 000€, le Département va ajouter en 2018, 100 000€.

Derrière ces deux hommes se joue une bataille stratégique sur le développement de l’aéroport. Jean-Paul Fournier veut développer le trafic commercial. Yvan Lachaud préfère se tourner vers l’aéroportuaire. Quelle est votre stratégie ?

Moi, je ne porte pas de jugement sur les hommes. Le seul jugement que je porte c’est sur la nécessité de cet aéroport. Si demain, il n' y a plus de lignes commerciales, il y aura le retrait du Département du syndicat ! Je suis partisan du développement du trafic passager.

Trois ans, c’est à la fois loin et proche. Serez-vous candidat aux départementales en 2021 ?

Boudi… Oui. Même si je m'interroge sur l’avenir des départements.

Quelle trace espérez-vous laisser en 2021 ?

Peut-être le très haut débit ! C’est l’équivalent de l’eau dans les maisons il y a 50 ans… Je devais avoir 5 ou 6 ans, l’eau à Blauzac était à 50 mètres de chez moi. Et on se trimbalait tous les jours avec des seaux d’eau. Pour le travail à domicile, l’installation des entreprises, le papi qui veut voir sa petite fille résidant à 1 000 km de chez lui… De 7 à 77 ans, Internet est nécessaire !

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio