LÉGISLATIVES 3e circonscription : la députée sortante Pascale Bordes (RN) veut poursuivre le travail entrepris
Le dimanche 9 juin, Pascale Bordes se réjouissait de la large victoire de Jordan Bardella aux Européennes. À 21h, celle qui était députée Rassemblement nationale de la 3e circonscription du Gard depuis 2022, apprenait la dissolution de l'Assemblée nationale et qu'elle devait repartir en campagne pour des Législatives anticipées.
En 2022, Pascale Bordes (RN) battait sur un score de 51,3 2% le parlementaire sortant de la majorité présidentielle, Anthony Cellier, sur la 3e circonscription du Gard. Deux ans plus tard, elle repart en campagne express pour des Législatives anticipées qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet. "Je privilégie le boîtage et le contact avec la population. Mais ce n'est pas la campagne la plus intéressante pour rencontrer les gens", admet cette avocate de métier, qui fera face à six autres candidats sur la circonscription. Elle repart avec la même suppléante qu'en 2022, à savoir l'Angloise Catherine Dellong-Meng. Sur le terrain, les habitants sont préoccupés surtout de deux thèmes : la santé et la sécurité. "Je ne pensais pas que ces sujets reviendraient autant en milieu rural, bien plus que le pouvoir d'achat", constate Pascale Bordes.
Par voie de communiqué, son adversaire "Horizons" Christian Baume dénonçait "l'inaction de Pascale Bordes, qui en deux ans n'a porté aucune proposition de loi contre le trafic de stupéfiants ou les rodéos urbains." Cette dernière balaie ce reproche : "Je le renvoie aux propositions de lois que j'ai cosigné qui permettaient d'attribuer des moyens supplémentaires aux forces de l'ordre notamment pour intercepter les auteurs de rodéo urbain et pour durcir les peines. Je constate que "Horizons", le groupe de Christian Baume, la majorité présidentielle et les groupes de gauche ont voté contre. C'est bien gentil de donner des leçons, mais quand il faut passer à l'acte, il n'y a plus personne." Elle poursuit : "Ma proposition de loi sur la lutte contre les stupéfiants et tous les trafics est quasiment prête. Mais une proposition de loi sur ce secteur nécessite tout un tas de compétences et ne se fait pas d'un claquement de doigts."
Un scrutin où "tout est possible" ?
Si elle est réélue, la députée sortante veut "poursuivre le travail entrepris depuis deux ans". Elle souhaite s'engager pour résorber les déserts médicaux, continuer d'alerter sur la situation des urgences bagnolaises, mais aussi pour enrayer la crise viticole : "On veut lutter contre le surtransposition des normes, qui étrangle les agriculteurs. Il faut que la norme soit la même pour tous". Elle dénonce également des "services publics qui dysfonctionnent" : "Les gens ne sont pas contre le fait de payer de l'impôt mais veulent un retour sur investissement."
Sur la 3e circonscription, la question du nucléaire est aussi prégnante. Là-dessus, Pascale Bordes est claire : elle "défend ardemment cette énergie décarbonée". Elle ajoute : "Je regarde avec effarement le groupe de gauche, qui pour certains écologistes sont opposés, pour d'autres socialistes et communistes sont favorables. (...) J'aimerais que Marcoule accueille un ou deux SMR, mais que de temps perdu. J'ai appris qu'une motion de soutien avait été votée en conseil communautaire, mais on n'en est plus à ce stade. Il aurait fallu le faire il y a longtemps. L'heure est au choix." La députée sortante estime qu'il faut davantage encore de formation professionnalisante dans ce domaine, qui "est une filière d'emplois sur le territoire, (...) qui pourra le sortir de la torpeur dans laquelle il s'est endormi".
Malgré son statut d'élue sortante, elle est consciente que dans cette élection, "tout est possible". Reste à voir si l'orientation des votes aux Européennes se transpose sur dans ce scrutin législatif. "J'ai peur de l'arrivée au pouvoir de ce que j'appelle l'alliance de la honte. On n'a pas les moyens d'accueillir toute la misère du monde, comme disait Rocard. Du moins l'accueillir dignement. Je suis pour une immigration choisie, pas subie. (...) Cette alliance à gauche veut aussi désarmer les policiers (*), porter le SMIC à 1 600€... C'est utopiste et dangereux", conclut la candidate RN.
(*) Dans le programme du Nouveau Front populaire, la mesure exacte est ainsi formulée : "Déployer de premières équipes de police de proximité, interdire les LBD et les grenades mutilantes, et démanteler les BRAV-M". Les autres éléments d'armement des policiers en général ne sont pas abordés.