L’INTERVIEW La présidente de la Région, Carole Delga : « Soit on change la vie des gens, soit on reste sur des postures ! »

Ce jeudi à la séance publique du conseil régional Occitanie
- Coralie MollaretLes députés du Nouveau Front populaire sont la première force politique à l’Assemblée nationale. Toutefois, ils n’ont pas de majorité. En marge du conseil régional, la socialiste Carole Delga a répondu à la presse concernant la stratégie à adopter pour permettre à la Gauche de gouverner.
Objectif Gard : Vous venez d'annoncer une baisse des aides de l’État de 136 M€ pour l’Occitanie en 2023. Dans ce contexte économique, comment le programme du Nouveau Front populaire peut-il s'appliquer ?
Carole Delga : Ces législatives ont montré que la politique menée par le Gouvernement a été désavouée : ils ont perdu près de 90 députés. C’est énorme ! Dans tous les cas, on ne peut pas continuer avec les politiques portées par Emmanuel Macron. Je pense qu’il faut entendre les Français : ils ne veulent pas de l’extrême-droite puisque le front républicain a fonctionné. Ils ont donné une prime, un avantage à la Gauche. Il faut maintenant chercher les conditions pour mettre en œuvre nos propositions et améliorer la vie des gens.
« Je trouve certaines déclarations surréalistes… »
D’accord, mais avec qui ?
Restons modestes et lucides : personne n’a la majorité : il nous manque près de 100 députés. Ce n'est pas rien. Le travail consistant à trouver une majorité a commencé à être mené. Nous devons répondre à la désespérance des Français et mettre en place un programme de Gauche, dans le contexte parlementaire défini par les Français.
Cela signifie s'adapter au contexte politique de l'Assemblée et chercher à rallier à vous des députés centristes. Sauf que vos alliés, les Insoumis, ont déclaré ne vouloir appliquer « que le programme, rien que le programme ». Comment rallier à vous des centristes sans amender le projet du Nouveau Front populaire ?
Je trouve certaines déclarations surréalistes… Après, tous ne les partagent pas, les écologistes, par exemple, sont divisés sur la question. Les Français ont clairement dit que nous devons partir sur la base du programme du Nouveau Front populaire et, ensuite, bâtir une majorité. Comment appliquer un programme à la lettre sans avoir de majorité ? Cette situation renforce le sentiment de déconnexion. Soit on change la vie des gens, soit on reste sur des postures ! Et cela participe à l’accession au pouvoir de l’extrême-droite.
« Je serai toujours du côté de ceux qui veulent amener des solutions »
Si vous n’arrivez pas à convaincre les Insoumis, serez-vous capable de faire preuve de pragmatisme en entrant dans un Gouvernement centriste ?
Laissons-nous le temps de la réflexion. Depuis trois semaines, le temps s’est quand même accéléré… Moi, je serai toujours du côté de celles et ceux qui veulent amener des solutions aux Français et contrer leur désespoir. J’entends le ras-le-bol sur le terrain… On ne peut pas rester les bras croisés. Si nous ne faisons rien, nous favorisons l’extrême-droite. Pour moi, c’est une infamie. Je ne m’y résous pas.
Quelles doivent être, selon vous, les priorités du prochain Gouvernement ?
Donner un travail qui rémunère : cela passe notamment par la hausse du SMIC à 1600 €. Prendre en compte la pénibilité dans le calcul de la retraite, donner de la dignité aux gens en revalorisant l’allocation adulte handicapée, en mettant les enfants à l’école 4,5 jours… Ça, c’est une proposition de Carole Delga ! Nous avons aussi besoin d’une loi sur l’installation des médecins : à la Région, nous avons signé 65 contrats de travail. Quand je pense que les députés RN n’ont pas voté la proposition de Guillaume Garot pour la régulation de l’installation des médecins… Encore une escroquerie !
Enfin, vous ne souteniez pas la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) il y a deux ans. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
D’abord, la Nupes avait comme première article la nomination de Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre ! (…) Concernant le poste de Premier ministre, j’ai indiqué que la logique veut que ce soit notre premier secrétaire, Olivier Faure, qui le soit. Ensuite sur la composition du Gouvernement, il faut d’abord voir le projet avec des solutions qui luttent contre ce sentiment d’abandon.
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