L’INTERVIEW Le président des Républicains du Gard : « Pour moi, c'est Franck Proust qui tient la corde »
La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre signe le retour de la Droite au pouvoir. Une droite confrontée à de nombreux défis, y compris à Nîmes, avec la recherche d'un consensus entre les élus Franck Proust et Julien Plantier pour succéder à Jean-Paul Fournier.
Objectif Gard : Après une Présidentielle ratée et seulement 47 députés, ce retour de la Droite au Gouvernement est inattendu…
Richard Tibérino : Oui, ça a été une surprise. Alors, je ne sais pas si c’est une bonne surprise, parce que la mission va être délicate. Là où j’ai également été surpris, c’est le refus de la nomination de Bernard Cazeneuve par une partie de la Gauche. Il avait une stature d’homme d’État… Après Michel Barnier est apparu. Pour l’avoir fréquenté, c’est un homme de consensus.
Ce poste de Premier ministre n’est pas forcément un cadeau au vu de l’important déficit de la France… Il va falloir faire des choix, parfois difficiles.
Oui et, ajouté à ça, il y a les gros sujets comme le pouvoir d’achat, l’immigration… En acceptant, Michel Barnier a surtout pensé à l’intérêt général. Il n’a pas d’ambition présidentielle. D’ailleurs, chez nous, il a toujours eu l’image d’un centriste, adepte du consensus. Ses prises de position sur l’immigration et la fraude sociale se sont faites pendant la campagne des primaires. Face à Éric Ciotti, il était obligé de sortir les muscles ! En revanche, Si Michel Barnier prend les mauvaises décisions, nous saurons lui dire. Le groupe LR sera contre lui.
Quel type de Gouvernement, selon vous, va composer Michel Barnier ?
Je pense qu’il y aura des LR. Je ne suis pas dans le secret des Dieux… En tout cas, Laurent Wauquiez ne va pas se mouiller dans ce bourbier à trois ans de la prochaine Présidentielle. Il y aura aussi des Macronistes et évidement des gens de la Gauche intelligente, donc modérée. Vous savez, j’ai beaucoup apprécié un mec comme Raphaël Glucksmann.
Une fois composée, ce Gouvernement ne tiendra que parce que Marine Le Pen a validé Michel Barnier. Ça ne vous gêne pas ?
J’ai toujours peur et, je ne le veux pas, qu’on m’assimile au RN. Mais quand même, il ne faut pas cracher sur la gueule de 11 millions d’électeurs. Que le RN ait été écarté de tous les postes, je ne trouve pas ça très démocratique, même si j’insiste, je combats le RN. Une fois de plus revenons à la Gauche et LFI (La France insoumise) qui est dangereuse pour la République ! C’est le vote des Français, il faut le respecter. Surtout, il faut se demander pourquoi des gens dits « normaux » votent RN.
Le 21 septembre se tient la rentrée des militants LR du Gard. Qu’avez-vous prévu ?
Nous sommes en train de voir si un ou une cadre du parti ne pourrait pas venir partager notre traditionnelle paella. C’est un rendez-vous qui s’organise chaque année à la manade Bilhau de Saint-Gilles. Tout le monde y est passé : Chirac, Sarkozy, Copé… Le but est de se retrouver dans un moment convivial. Le président de notre groupe LR, Laurent Wauquiez, devrait venir à Nîmes pour les vœux en janvier.
Jean-Paul Fournier est toujours hospitalisé pour une opération du genou. Vous avez de ses nouvelles ?
Oui. J’ai des nouvelles par ceux qui vont le voir. Il va mieux et récupère bien.
De retour à la mairie, Jean-Paul Fournier doit réunir Franck Proust et Julien Plantier afin qu’ils se mettent d’accord pour les prochaines élections municipales. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?
J’espère qu’ils vont se mettre d’accord. Toutefois, je donne raison à Franck, l’expérience nationale démontre que, pour un bon fonctionnement, le maire de la ville centre et président d’une communauté de communes doit être le même. Pour moi, à cet instant, c’est plus Franck Proust qui tient la corde. Même si Julien Plantier est un homme de valeur, brillant. J’espère qu’ils vont s’entendre.
Enfin, dans une précédente interview, vous avez appelé le socialiste Nicolas Nadal à vous rejoindre... Il vous a gentiment envoyé sur les roses !
En politique, ce que l’on dit un jour peut changer. Parce que c’est l’intérêt de la ville et des Nîmois qui compte. Nicolas est, autant que moi, attaché à cet intérêt général.