Publié il y a 1 an - Mise à jour le 03.11.2023 - Marie Meunier - 4 min  - vu 1108 fois

L'INTERVIEW Paul Mély, maire des Angles depuis un an : "J'y pense tout le temps mais sans stress"

paul mély les angles

Paul Mély a été élu maire des Angles, il y a tout juste un an. 

- photo Marie Meunier

Le 2 novembre 2022, Paul Mély était élu maire des Angles, succédant ainsi à Jean-Louis Banino. Il fait le point sur cette première année de mandat et sur les projets à venir. 

Objectif Gard : Il y a tout juste un an, vous passiez l'écharpe de maire pour la première fois. Quel regard portez-vous sur cette première année écoulée ? 

Paul Mély : Je prends conscience que c'est une activité qui ne laisse jamais de répit. Dans le sens où il y a toujours un souci, une occupation pour la ville. On est très sollicité et c'est normal. On prend la responsabilité d'une entreprise de 100 personnes, avec un budget de 10 millions d'euros, avec des attentes toujours plus importantes des habitants. Ça occupe à plein temps l'esprit, mais globalement avec une grande sérénité. J'y pense tout le temps mais sans stress. Je n'ai jamais fait une nuit blanche, c'est quelque chose que j'appréhendais. J'ai plus de stress professionnellement (Paul Mély est arboriculteur, NDLR) que par ma fonction de maire.  

Il y a un an, vous disiez vouloir davantage impliquer les conseillers, leur déléguer des sujets. Vous avez réussi à vous roder ?

J'ai eu besoin de temps pour moi-même prendre mes marques. On part la semaine prochaine au Sénat avec tous les élus, pour instaurer plus de cohésion. Certains conseillers municipaux ont peu de temps, d'autres n'ont plus le même enthousiasme, d'autres encore participent. J'essaie de les remotiver, de ne pas réduire la fonction à quelqu'un qui vient en conseil municipal pour dire oui ou non. 

Quels ont été les moments qui vous ont marqué pendant cette première année ?

La prise de fonction bien sûr. C'est un moment particulier dans la vie d'élu. Déjà quand j'avais été élu adjoint, cela m'avait marqué. Mais pour l'instant, je n'ai pas connu beaucoup de moments forts puisque je n'ai pas encore vu l'aboutissement de projets que j'ai moi-même lancés. Pour la construction de la nouvelle tribune de rugby, je participe seulement à la finalité d'un projet lancé par mon prédécesseur. 

La nouvelle tribune du rugby.  • photo Marie Meunier

Quand sera-t-elle prête cette tribune d'ailleurs ? 

La partie réalisation amène toujours son lot de problèmes. On en a eu et on en a encore. Un problème de pente a été mal anticipé, il a fallu tirer les réseaux. Il y a eu des délais d'entreprises qui devaient intervenir sur le chantier. La tribune aurait dû être terminée et elle ne l'est toujours pas. On espère pour la fin de l'année. Hors taxes, on sera à 1,7 million. C'est plus que le projet initial. Jean-Louis Banino avait parlé de 1,2 million HT au départ. C'est un peu douloureux mais on n'aurait pas arrêté le projet, le club de rugby (RCAGR) est extraordinaire. Dans la région, peu de clubs ont ces résultats, cette qualité de formation et cet engouement. Maintenant, ils sont en Fédérale 2 et ils avaient des vestiaires qui dataient de 79, pas adaptés à ce club qui a une troisième étoile pour son école de rugby. 

Il y a eu aussi eu des sujets qui ont divisé pendant cette première année de mandat, comme le projet immobilier de la Font d'Irac qui prévoit 60 logements...

Notre PLU (Plan local d'urbanisme) a été retoqué car on n'avait pas assez d'ambitions sur la construction de logements sociaux. Vu que notre secteur est totalement urbanisé, il a fallu sur les zones encore disponibles faire preuve de bonne volonté. On a donc déterminé deux opérations d'aménagement programmé (OAP), à savoir celle de la Combe Chazet, qui a aussi divisé et est pour l'instant en stand-by, et celle de la Font d'Irac. Au vu des connaissances, des obligations, des contraintes de production de logements, je pense que les personnes qui s'opposent à ce projet sont plus dans une position politique que dans une sincère volonté. 

Vous pensez ?

Depuis 2000, on a dû avoir 50 permis déposés à la Font d'Irac. Personne n'est venu dire qu'on faisait construire dans des conditions dangereuses. (...) 60 logements sur 4 hectares pour voir le PLU adopté, c'est un bon compromis. Il n'y a que 24 logements sur 60 qui sont des logements sociaux. On peut avoir une inquiétude mais on fait tout pour que l'aménageur ne nuise pas à l'existant, notamment sur le bord ouest de la parcelle où il y a déjà des villas. On a demandé à ce que soit laissée une frange d'arbres.

Où en est le projet ?

Ils ont eu une prorogation donc le permis doit être déposé avant décembre. J'aimerais faire une présentation publique avant. J'espère avoir un appel de la société ce mois-ci. 

Vous avez aussi pour projet de "renaturaliser" la cour de l'école Jules-Ferry ?

Oui, on va joindre à ces réflexions l'ensemble des parties prenantes : enseignants, personnels, enfants et parents. On aimerait que ce soit prêt pour fin 2025 au plus tard. On a aussi le projet du parc Massepezoul. On a retenu une entreprise, une première réunion de travail sera programmée ce mois-ci. Le parc sera situé sur le terrain vague juste avant le centre Paul-Gache. Il s'étendra sur 15 000m2. On a densifié beaucoup à côté avec le quartier Céréalis. Cela va redonner un peu de verdure sur ce coin de la commune. Ce sera un lieu de déambulation, de flânerie mais pas sportif. On a chiffré le projet à 800 000 € même si je crains qu'on arrive à 1 million. 

Le collectif de riverains vous dirait sûrement qu'il y a déjà un espace de verdure à la Font d'Irac...

Sûrement. Mais on en manque en haut aussi. En bas, on ne manque pas de nature, avec la plaine des Angles qui est protégée.

Quels sont les autres projets à venir sur Les Angles ?

Je réfléchis à deux projets possibles : des terrains de basket derrière le Forum en fonction du budget 2024. Et peut-être l'aménagement d'un pump-track, soit autour du stade Pagès, soit au Forum. Ce n'est pas arrêté mais on va y réfléchir sérieusement. Plus globalement, on va aussi essayer de maîtriser le plus possible les constructions sur la commune. Pas les interdire mais faire en sorte que cela ne vienne pas nuire à l'existant. C'est un sujet de chaque instant car on a régulièrement des promoteurs qui viennent taper à la porte, avec des projets plus d'intérêt économique que collectif.

Vous mettez aussi le braquet sur les déplacements doux ?

À chaque fois qu'on aménage une voirie, on veut aussi trouver des espaces pour qu'on puisse se déplacer à vélo. J'ai rencontré des membres de l'association "Roulons à vélo" qui ont plein d'idées et qu'on va essayer petit à petit de mettre en place. On devrait aussi mettre une enveloppe pour aider les habitants à l'achat d'un vélo. On verra dans quelle mesure au moment du budget.

Marie Meunier

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