Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.04.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 5031 fois

NÎMES Gérald Darmanin aux futurs policiers : « Vous serez mal payés, mais vous saurez pourquoi vous vous levez !  »

(Photo : Coralie Mollaret)

C’est un discours, peu conventionnel, qu’a prononcé le ministre de l’Intérieur, ce vendredi à Nîmes, lors de la cérémonie de sortie de la 266e promotion des élèves gardiens de la paix.

Qu’on se le dise, les discours des ministres sont souvent longs, plats et, parfois même, incompréhensibles du quidam. Ce vendredi, le ministre de l’Intérieur n’a pas fait dans le conventionnel. En déplacement à Nîmes, il participait à la cérémonie de sortie de la 266e promotion des élèves gardiens de la paix. Au total : 570 jeunes ont été formés, dont 360 à Nîmes, plus grande école de France. 

Rendant hommage à son prédécesseur du XIXe siècle, François Guizot, grâce à qui l'école de police de Nîmes a vu le jour, Gérald Darmanin a commencé son discours par un message politique. Dans un contexte tendu entre manifestants et forces de l’ordre, sur fond de grogne contre la réforme des retraites, le ministre a rappellé les propos de François Guizot sur « l’esprit d’insurrection, un esprit radicalement contraire à la liberté.»

« N’hésitez pas à sourire »

L’introduction s’est poursuivie par l’esprit de responsabilité qui doit animer les élèves gardiens de la paix. Cette 266e promotion porte le nom de « Romain Boulange », décédé en 2020 dans un accident de voiture alors qu’il se rendait sur les lieux d’un vol. « Vous mesurez l’importance des sacrifices et des risques qui vous attendent », souligne le ministre. Avant d’énumérer, à travers des exemples choisis, l’importance de leur mission : « S’il n’y a pas de policiers, il n’y a pas la liberté de se vêtir comme on le souhaite, d’avoir la religion que l’on veut (…) De travailler tard et de se lever tôt, de faire vivre sa famille et finalement, d’être un homme. »

Devant les familles des élèves, Gérald Darmanin continue sur sa lancée : « Seul l’État dont vous êtes le bras peut protéger les plus faibles, comme la femme violentée par son mari, l’enfant menacé ou le travailleur pauvre dans son logement HLM. » Le ministre s’est également autorisé quelques petits conseils : « Soyez à hauteur d’hommes, descendez de vos voitures et n’hésitez pas à sourire… Vous êtes le visage de la République ».

Évoquant les différentes menaces auxquelles le pays est confronté, le ministre a conclu de manière peu conventionnelle : « Ce sera difficile, parfois désespérant. Vous ne comprendrez pas les décisions de justice, les ordres de vos chefs ou les discours politiques (…) Vous serez mal payés mais tous les matins vous saurez pourquoi vous vous levez ! (...) Sachez que vous pourrez toujours compter sur votre ministre. » Même pour une hausse de salaire ?

Coralie Mollaret

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