Comme le socialiste Jérome Puech, l’Insoumise Karine Voinchet est en colère après la décision de leur tête de liste écologiste, Daniel Richard, de soutenir le président de Nîmes Métropole aux Municipales nîmoises. 

Objectif Gard : Pour vous aussi, Daniel Richard est un traître ?

Karine Voinchet : Comment le dire autrement ? Un traître et un parjure ! Nous avions un accord écrit dans lequel était bien stipulé que nous n’accepterions jamais d'alliance avec le président de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud, soutenu par En marche aux Municipales. Quand il nous a appris, ce qu’il a d’ailleurs qualifié de « mauvaise nouvelle », nous sommes tombés des nues. 

« Nous avons immédiatement appelé à voter

pour Vincent Bouget »

Pour autant, Daniel Richard vous accuse de l’avoir trahi en premier, allant négocier avec les Communistes qu’il honnit…  

J’ai halluciné quand j’ai entendu ça ! Il a aussi dit que sa liste avait "dérivé à Gauche". Mais enfin, c’est lui qui est venu nous chercher avec le Parti socialiste ! À quoi s’attendait-il ? Notre programme n’a rien à voir avec ce que propose la Droite… Nos propositions étaient résolument de Gauche et écologistes. 

Certains militants FI ont-ils été tenté de rejoindre la liste d'Yvan Lachaud ? 

Sûrement pas. Vous imaginez ? La France insoumise qui fait le grand écart en allant sur une liste En Marche. Aucun n’a été tenté, ni ne l’a pensé. Après la décision de Daniel Richard, nous avons immédiatement appelé à voter pour la liste de Vincent Bouget, Nîmes citoyenne à Gauche.  

Avec du recul, pareil fiasco n’était-il pas prévisible ? Le candidat Daniel Richard se présentait volontiers comme n'étant "ni de Droite, ni de Gauche" ? 

Non, il disait que l’écologie n’était ni de Droite, ni de Gauche. Lui, se revendiquait en dehors des partis politique. 

« Notre stratégie était la bonne » 

Vous jouez sur la nuance… Le conseiller municipal sortant FI, François Séguy, était opposé à votre stratégie. Karine Voinchet, n’avez-vous pas payé votre inexpérience politique ?  

Plusieurs choses. D’abord François Séguy n’est jamais venu débattre de son point de vu devant les Insoumis. Après, je pense que notre stratégie a été la bonne. Nous avions bien expliqué, notamment aux Communistes, que nous voulions une tête de liste non-encartée, c’est pour ça qu’à l’époque nous avions proposé Franck Medina pour occuper la première place.

Dans votre choix de rallier Daniel Richard, n’avez-vous pas été aveuglée par les bons résultats des écologistes aux élections Européennes de 2019 ? 

Pas du tout. Après, on peut rediscuter des résultats... Quand on regarde le taux d’abstention, on sait que notre électorat, en grande majorité, ne s’est pas déplacé. Les jeunes, les écologistes et les insoumis ne sont pas allés voter. 

Enfin, quel est l’avenir de la France Insoumise à Nîmes. Elle qui était pourtant arrivée en tête au premier tour de la présidentielle 2017 avec 23,9% ? 

Nous continuerons à participer à la vie politique nîmoise. Moi, je redeviens une militante de base qui continue à porter le programme de l’Avenir en commun. Je souhaite que les guerres internes cessent entre les différentes factions de Gauche et je prône une réunification de FI à Nîmes. D’autres élections arrivent l’an prochain…. Pour l’heure, digérons les Municipales. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com