Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.09.2023 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 947 fois

NÎMES MÉTROPOLE Franck Proust et Yvan Lachaud rejouent "Menteur, menteur"

Lundi soir en conseil communautaire 

Lundi soir en conseil communautaire 

- (Photo : Coralie Mollaret)

Conseil communautaire chargé, lundi soir, avec l’examen du rapport de la Chambre régionale des comptes. Cette analyse de la gestion de Nîmes métropole, de 2019 à 2020, a donné lieu à de vives passes d’armes entre le président actuel, Franck Proust, et son prédécesseur Yvan Lachaud (Horizons). 

Il fallait avoir le cœur bien accroché, lundi soir, pour assister au conseil communautaire de Nîmes métropole. Un ordre du jour composé d’une centaine de délibérations, principalement consacrées aux questions financières. Par exemple, près de 2 M€ ont été débloqués dont 400 000 € pour payer les frais financiers liés à la hausse des taux d’intérêts. À l'Agglo, les prêts à taux variables représentant 34% de la totalité des crédits. 

Côté recettes, bonne nouvelle : elles augmentent de 6,5 M€, dont 2,9 M€ dus à la dynamique fiscale. Ce qui n'est peut-être pas la meilleure nouvelle pour les administrés... « Nous n’avons pas augmenté les impôts ! », se défend immédiatement l'Agglo. La hausse des bases (pour le calcul des impôts, NDLR), la subvention exceptionnelle pour les transports et la baisse moins importante des dotations de l’État ont fait entrer du cash dans les caisses. 

Le rapport de la CRC vire au pugilat

L’autre gros morceau de conseil : l’examen du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC). Un examen qui a tourné au pugilat entre l’actuel président Les Républicains Franck Proust et son prédécesseur - accessoirement ex-allié politique - Yvan Lachaud aujourd'hui encarté chez Horizons. Ce dernier attaque d’emblée Franck Proust sur ses « propos mensongers » : « Notre dette a toujours respecté le seuil d’alerte de l’État. L’endettement était maîtrisé et nous avons augmenté l’épargne. Quant aux projets, on parle de la ligne T2, de la station de méthanisation qui étaient prévues sous mon mandat. Arrêtez de mentir ! »

Quant à la gestion de Franck Proust, Yvan Lachaud fulmine : « Vous avez créé des impôts alors que, dans un même temps, vous empruntiez plus pour abonder les fonds de roulement ! » Son intervention dépasse largement les 3 minutes autorisées dans l’hémicycle. Le directeur de cabinet de Franck Proust, Bernard Baumelou, fait des bonds sur sa chaise. Franck Proust laisse faire. Il donne ensuite la parole aux autres groupes, comme à la communiste Sylvette Fayet qui attaque à son tour : « En 2020, vous avez souscrit plus d’emprunts que nécessaire pour reconstituer le fond de roulement. Nîmes métropole se classe parmi les collectivités les plus endettées de France »

Menteur, menteur.... 

Franck Proust prend la parole : « M.Lachaud, vous rigolez ? Vous m’avez traité de menteur ? Mais vous, c’est super menteur ! (...) Si je vous écoute, tout allait bien ! Mais avec votre gestion : on roulait la fleur entre les dents en cabriolet dans les gorges du Gardon avec une roue dans le précipice ! » Et d'argumenter : « Quand nous sommes arrivés, nous avons dû demander aux entreprises de réaliser les travaux de la T2 en deux ans pour être payés sur trois ans ! » Aujourd’hui, « Il y a un vrai pilotage de la dette parce que nous avons baissé les dépenses ! »

Une stratégie saluée par la CRC (relire ici). Pour diminuer les dépenses de Nîmes métropole, Franck Proust a supprimé des postes mais aussi des subventions, notamment aux clubs féminins : « On m’a traité de misogyne pendant des mois ! Or, le juge vient de me donner raison en rappelant le droit ! » S’adressant à Yvan Lachaud, il s’emporte : « En matière de mensonge, vous êtes en Ligue des champions ! Et depuis 30 ans, c’est toujours la même rengaine. »

Dans l'hémicycle, les élus assistent au spectacle des deux ex-alliés de la Droite nîmoise. L’élu communiste Christian Bastid, qui passe son temps en dessinant, lève le nez et rappelle un brin moqueur : « Dites, vous avez quand même dirigé des années ensemble ! » Franck Proust aujourd'hui le promet : « Ce rapport nous permet de tourner définitivement la page. C’est la dernière fois que nous parlerons du passé. » Chiche ? Face à ces chicayas, la présidente du groupe Les progressistes - dans lequel siège Yvan Lachaud -, Valérie Rouvérand, demande une suspension de séance. « Deux minutes », lui accorde Franck Proust, histoire d'apaiser des esprits bien échauffés. 

Coralie Mollaret

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