« Nous allons avoir quelque chose qui servira d’exemple sur l’industrie de demain ! Les gens font référence à Royal Canin, ça n’est pas la bonne référence », soutient Olivier Fabregoul, vice-président chargé du développement économique. Il y a deux ans, la société Virbac, basée à Vauvert, a annoncé son déménagement dans la zone d’activité économique Mitra gérée par Nîmes métropole. 

Avis favorable de l'Agglo nîmoise

Seulement voilà, une partie des riverains, notamment de Garons, sont inquiets des odeurs que pourrait dégager ce géant mondial de la santé animal. Plusieurs d'entre eux s'étaient mobilisés l’an dernier devant Nîmes métropole, dont Michel Kayser, propriétaire du restaurant Alexandre à Garons. Lundi, en conseil communautaire, les élus ont émis un avis favorable pour l’enquête publique qui doit démarrer le 8 octobre.

Cet ordre du jour a suscité quelques interrogations, particulièrement chez l'opposante socialiste Corinne Giacometti : « Pourquoi se prononcer si vite ? L’avis de l’Agglo doit normalement être rendu dans les 15 jours après la clôture de l’enquête publique ». L’élue se fait aussi la porte-parole des riverains : « Leurs préoccupations sont légitimes. L’impact sur leur qualité de vie ne doit pas être pris à la légère ».

Pendant la séance, Olivier Fabregoul s'est voulu rassurant : « La société nous apporte des garanties incroyables avec 7 M€ pour des filtres, ça n’existe pas en France (…) La transformation des matières se passe dans des locaux confinés avec une gestion des flux d’air de l'extérieur vers l’intérieur. »

Un laboratoire pharmaceutique en prime 

Le président de Nîmes métropole, Franck Proust, soutient à son tour le dossier : « Nous avons reçu une demande de la préfecture pour donner note avis. Le dossier est consultable, il fait 4 000 pages ! » Sur le fond, il justifie : « J’ai écrit au ministre de l’Environnement de l’État d'Ontario qui m’a confirmé l’absence de pollution olfactive. C’est non seulement une entreprise de petfood, mais nous avons obtenu un laboratoire pharmaceutique qui va créer des médicaments et valoriser ce territoire ». Et d’ajouter : « C’est un peu comme les prisons, tout le monde en veut, mais pas chez lui ! »

L’Agglo avance par ailleurs « qu’un emploi créé dans l’industrie génère quatre emplois dans le service ». L’investissement de Virbac s’élève, selon les chiffres de Nîmes métropole, à 60 M€ avec 70 emplois préservés et 90 créés. Jusqu’à 300 emplois pourraient également être créés de manière indirecte. Si l’enquête publique se solde par un avis positif le 8 novembre, le début des travaux est prévu pour 2025 avec une mise en service de Virbac fin 2027.