PAYS D’UZÈS De vifs débats pour le dernier conseil communautaire avant la pause estivale
Dernier conseil communautaire avant la pause estivale. Les débats les plus vifs des 57 élus communautaires ont porté sur le rapport de la Chambre régionale des comptes qui passe au peigne fin, de 2015 à 2020, la gestion du Pays d'Uzès.
Cette dernière séance publique avant l’été n’a pas manqué de saveur. Ce lundi soir, les élus de la Communauté de communes du Pays d’Uzès ont passé en revue une vingtaine de délibérations. Parmi elles, une subvention de 30 000 € attribuée à l’entreprise de cosmétiques Gravier pour sa reconstruction. L’an dernier, les bâtiments de production de l'entreprise ont été détruits par un incendie sur la zone artisanale de Lussan, soit 2 400 mètres carrés partis en fumée. « Nous avions des Communautés de communes concurrentes comme l’agglomération de Nîmes qui ont essayé de nous la piquer… C’est quand même 80 emplois. Cette subvention permettra de conserver cette structure sur notre territoire », commente le président PS du Pays d’Uzès, Fabrice Verdier.
La Communauté de communes a également voté le déploiement du programme d’actions pour le projet alimentaire du Pays d’Uzès. Les élus ont demandé des subventions au Conseil départemental pour cofinancer une étude sur l’accessibilité des ménages à une alimentation locale, ainsi qu'une aide pour accompagner des producteurs à la mise en place d’une plateforme partagée de distribution. Le maire communiste de Vallabrix, Bernard Rieu, a tenu à « mettre en garde sur la limite de ce dispositif ». Fabrice Verdier a, lui, souligné « le rôle très positif de la Communauté de commues qui agit avec les moyens dont elle dispose ». Et de faire savoir, en marge de cette délibération : « La Communauté de communes, en lien avec la ville d'Uzès et la Safer, va remettre neufs hectares en terres agricoles. C’est une bonne nouvelle pour notre territoire ! »
La gestion du Pays d'Uzès passée au crible
Le point le plus important de cette séance était la présentation du rapport de la Chambre régionale des comptes. Les gendarmes des finances publiques ont passé au peigne fin la gestion de l’EPCI (Établissement public de coopération intercommunal) de 2015 à 2020. Sur les 104 pages d’analyse, l’élu d’opposition Christophe Cavard retient que « l’esprit intercommunal n’est pas toujours au rendez-vous. Les juges pointent aussi une certaine fragilité financière pour financer les grands investissements (comme la salle de spectacle l'Ombrière, NDLR)… Je ne suis pas aussi très fier de voir écrit que notre Communauté de communes n’a pas respecté les règles en matière de commande publique. » Avec « cette fine analyse » des juges, Bernard Rieu estime que « nous pouvons améliorer la conduite de notre action intercommunale. »
Le maire d’Uzès, Jean-Luc Chapon, - président à l’époque de la communauté de communes - se justifie : « Nous avons fait tous nos investissements sur nos fonds propres sans avoir recours à la dette (…) Quant à l’équilibre financier et la place de l’intercommunalité, il a toujours été favorable aux communes. Quel maire s’en est plaint ? Personne ! » Nouveau président depuis les dernières municipales, Fabrice Verdier a rappelé : « Il ne faut pas oublier que nous avons des fondamentaux financiers corrects. C’est vrai, les communes ne contribuent pas suffisamment financièrement. La construction de la piscine sera l’occasion d’élaborer un pacte financier et fiscal, sans trop déstabiliser les budgets des communes. » Cet exercice consistera, sans doute, à demander aux villages environnants de mettre davantage au pot afin de financer des équipements utilisés par leurs administrés. Un changement de stratégie signant le début de l’ère Verdier ?
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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La Communauté de communes va préempter une cave coopérative. Depuis quelques mois, les vignerons de Saint-Maurice ont mis en vente la cave coopérative de la commune de Saint-Siffret. En séance publique, la première adjointe, Nathalie Fabié, explique : « Notre commune a transféré le droit de préemption pour ce bien qui coûte 420 000 €. Notre commune n’a pas les reins assez solides. Nous n’avions par ailleurs pas de projet à proposer… On sait que l’Uzège manque de foncier d’entreprise. Cela pourrait être une solution. »