PRÉSIDENTIELLE "La campagne de Benoît Hamon démarre, mais pas sur les chapeaux de roues"
« C’est une campagne pour le moins singulière » : Vincent Cuozzo, nouveau militant socialiste impliqué dans la campagne de Benoît Hamon sur l’Uzège, manie l’euphémisme pour qualifier cette drôle de campagne présidentielle.
Une campagne étrange, truffée d’affaires politico-judiciaires qui touchent la droite de François Fillon, le FN de Marine Le Pen et potentiellement Emmanuel Macron, dans laquelle le candidat PS — qui lui n’a pas d’affaires aux fesses — a du mal à se faire entendre.
Un café-débat et des visites
« Je pense que Benoît Hamon a tendu la main trop longtemps à Jean-Luc Mélenchon, et l’histoire Fillon a mis un terme à l’élan des primaires », estime le militant. « Et c’est difficile quand certains camarades ne respectent pas les primaires », abonde le coordinateur de la campagne de Benoît Hamon dans l’Uzège Bernard Perrier, faisant référence au ralliement de François de Rugy à Emmanuel Macron et aux propos de Manuel Valls affirmant qu’il ne donnerait pas son parrainage à Benoît Hamon, qui l’a largement battu lors des primaires. Si on ajoute à cela le fait que « certains militants se posent la question de rejoindre Macron », poursuit Bernard Perrier, tous les ingrédients d’une campagne difficile sont réunis.
Pour autant, pas question de baisser les bras. « On a prévu d’aller tracter sur les marchés d’Uzès, Saint-Quentin-la-Poterie et La Calmette », explique Bernard Perrier. Outre cette campagne (très) classique, le PS uzégeois va organiser un café-débat au café Carola d’Uzès le 23 mars. La semaine suivante, la fédération travaille sur un événement dans le Gard à l’occasion du meeting de Benoît Hamon à Montpellier. Enfin, « le député européen Eric Andrieu, en charge de la partie écologie et nature du programme, pourrait venir dans les Cévennes à 15 jours du premier tour », affirme Vincent Cuozzo.
« On a envie que ça bouge »
Et ils y croient : « J’ai l’impression que la campagne va débuter maintenant, et personne ne peut l’écrire d’avance », lance le néo-militant, qui a pris sa carte il y a seulement quinze jours. « Je milite car je pense aux générations futures, aujourd’hui nous sommes à la charnière de quelque chose et je ne peux pas concevoir qu’à la tête de l’Etat on ait Marine Le Pen, François Fillon ou Emmanuel Macron, qui représente tout ce qu’il y a de plus individuel dans ce monde. » Face à eux, le militant l’affirme : « à part Benoît Hamon, je ne vois pas qui incarne un mouvement solidaire. »
Les deux militants racontent également les « bons retours » qu’ils ont eu pour leur premier tractage sur le marché d’Uzès ou pour leurs camarades sur celui de Beaucaire, deux terres qui ne leurs sont pas forcément politiquement favorables. Et les législatives dans tout cela ? « Christophe Cavard (le député sortant de la 6e circonscription, soutenu par le PS, ndlr) est venu tracter avec nous », affirme Vincent Cuozzo. Pour autant, tous deux se disent focalisés sur la présidentielle dans un premier temps, pour faire décoller leur candidat. Dans un élan d’optimisme modéré, le nouvel encarté estime qu’« on a envie que ça bouge, la campagne de Benoît Hamon démarre », avant d’ajouter : « mais pas sur les chapeaux de roues. »
Thierry ALLARD