Il y a un mois et demi, Lydie Defos du Rau a décidé de démissionner du conseil municipal d'Uzès. Élue depuis dix ans, elle siégeait dans l'opposition face à la majorité de Jean-Luc Chapon. Par ricochet, elle ne fera plus partie non plus du conseil communautaire du Pays d'Uzès. Son colistier Simon Subtil a lui aussi remis sa démission et l'ensemble de la liste "Uzès des possibles" ne souhaite plus siéger au sein de l'assemblée délibérante. 

Lydie Defos du Rau reconnaît le rôle de l'opposition, qui "est là pour montrer les alternatives à la politique en place, pour montrer les incohérences, les abus, rappeler la loi, et à Uzès elle est souvent bafouée. L’opposition est là plus simplement pour éclairer les débats. C’est une fonction noble, utile à notre Démocratie." L'ex-élue dit avoir essayé de faire "passer des messages" et de "nourrir l'esprit critique des citoyens", avant finalement de renoncer à son siège, "lassée d'être l'idiote utile dans une commune où la majorité en place, qui a accumulé tous les pouvoirs sur un vaste territoire, empêche le débat démocratique de fonctionner. Rester, c’est cautionner une démocratie malade."

Elle a le sentiment que le maire d'Uzès cherche à discréditer l'opposition, "au lieu de répondre à nos interrogations". Elle cite aussi l'exemple des interventions de l'opposition qui ne sont pas retranscrites dans les comptes-rendus de séance. En référence à la longévité de Jean-Luc Chapon et de la fidélité de son électorat, Lydie Defos du Rau estime que "le rôle d’un élu de la République n’est pas d’être réélu. Son rôle est de conduire une politique d’intérêt général, quand bien même celle-ci viendrait contrarier son électorat."

"J’espère qu’il y aura une relève en 2026"

La goutte d'eau est tombée lors du vote à bulletin secret pour ou contre l'association de préfiguration au projet de parc naturel régional en Uzège, en juillet 2023. Les élus uzétiens s'étaient majoritairement opposés, ce qui a mis un coup d'arrêt dans l'avancement du projet. Depuis Lydie Defos du Rau n'a pas remis les pieds en conseil municipal. "L'engagement politique citoyen implique des renoncements personnels. La vie personnelle et familiale en pâtit. Et si on a l’impression que cet engagement est stérile, il n’y a plus de sens à ces sacrifices. J’en suis là aujourd’hui", admet-elle. 

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En conclusion, elle lance : "J’espère qu’il y aura une relève en 2026, sinon on risque bien de se retrouver avec un maire, aidé de son allié socialiste, qui continuera à près de 90 ans à bercer les habitants d’un discours (...) qui les maintient dans l’ignorance des enjeux écologiques du XXIe siècle."