Année 2002. Des pluies diluviennes se déversent sur le Gard. Certains élus, comme le maire de Villetelle (34), Jean-Pierre Navas, s’en souviennent encore. Pour ceux qui n’étaient pas là, des repères de crue sur les bâtisses témoignent du cruel passage de l’eau. Ce matin, sur le site du Moulin de Carrière, au bord du Vidourle, frontière naturelle entre les départements du Gard et de l’Hérault, les élus des deux territoires ont signé le Papi 3. 

Un programme d’actions de prévention des inondations (Papi) porté par l’EPTB Vidourle (Établissement public territorial de bassin) présidé par Pierre Martinez. Fruit d’une union politique ente les élus des deux départements, ce plan avoisine les 70 M€ s’étalant de 2024 à 2029. Il permettra notamment de sécuriser 150 000 personnes et 3 000 entreprises. Côté financement, un tiers est porté par les élus héraultais, 5,8 M€ par le Conseil départemental, 8,5 M€ par la Région, 2,7 M€ par les fonds européens et autour de 40 % par l’État.

Quelles actions ? 

« Les sujets d’eau font consensus », a commenté Jérôme Bonet, préfet du Gard, glissant par ailleurs que cette signature « aurait dû avoir lieu depuis plusieurs mois » mais l'absence de gouvernement a causé quelques retards. Toutefois, « nous n’avons pas attendu cette signature pour lancer quelques actions », a rassuré le représentant de l’État. Ce Papi 3 se décline en huit axes avec notamment une amélioration de la conscience du risque, une extension du réseau de prévision des crues, un soutien à l’élaboration des études de zonage des risques inondations. Côté travaux, des actions seront menées pour réduire la vulnérabilité des bâtiments, habitations avec une amélioration du ressuyage de la plaine de Marsillargues. 

Afin de ralentir les écoulements, l’EPTB mettra en place des dispositifs de gestion des embâcles, créera des zones d’expansion des crues notamment dans le secteur Jassette. Sur la gestion des ouvrages hydrauliques, des constructions de digues sont prévues, côté rive droite (Lunel/Marsillargues). Travaux de digues également à Gallargues et Aimargues. 

Ce programme intervient à la suite du Papi 1 (2003/2011) d’un montant de 30 M€ et du Papi 2 (2012/2017) d’un coût de 43 M€. Un long combat contre les caprices de l’eau, « utile et incontournable pour l’avenir », a souligné Fabrice Verdier, conseiller régional PS Occitanie. Au loin, Marie Christine, une habitante de Villetelle venue fortuitement faire une randonnée sur ce site, se dit soulagée : « C’est rassurant… Je me souviens encore des inondations de 2002 avec les gens qui circulaient en barque. Je vais dire à tous mes amis qu’il y a un tel plan à venir. »