VILLENEUVE Génération.s veut « secouer l’Europe pour la changer »
Une rentrée politique « dans une période politique aussi particulière que stimulante, une charnière », estime Roxane Lundy, venue « à la rencontre des militants pour faire un point d’étape. »
« Repolitiser l’Union européenne »
Un « point d’étape » surtout bon à rappeler les idées et les engagements du parti hamoniste, qui « refuse les querelles démagogiques et cyniques », dixit sa porte-parole du jour, mais qui n’hésite pas à vertement critiquer le gouvernement sur l’écologie, le social, la gestion de la crise migratoire ou encore les petites phrases du président Macron, notamment celle sur « traverser la rue » pour trouver un emploi : « ce président n’a rien compris au monde du travail et à la précarité », juge Roxane Lundy. Pour elle, Génération.s doit « apporter des solutions », dont certaines « ont infusé », estime-t-elle, comme le revenu universel d’existence.
Mais l’enjeu numéro un de cette rentrée reste les élections européennes, prochaine échéance électorale. « Nous refusons de tomber dans le match des pro Union européenne, qui défendent une Europe libérale, et des anti Union européenne souverainistes, avance l’ancienne présidente du Mouvement des jeunes socialistes. Nous avons besoin de l’Europe, notamment pour l’écologie. »
Si l’Europe telle qu’elle est ne convient pas à Génération.s, hors de question de jeter le bébé avec l’eau du bain : « cette Union européenne libérale est massivement rejetée, il est important de repolitiser l’Union européenne, injecter à nouveau les vrais débats, avec les questions primordiales comme la transition écologique », explique Roxane Lundy. En bref, « secouer l’Union européenne pour la changer et en faire un outil d’émancipation. » C’est le but que se donne le Printemps européen, qui compte des partis de gauche progressiste de l’Europe entière réunis autour d’un programme encore en construction, mais qui comporte déjà « des investissements massifs dans la transition écologique, une lutte contre l’évasion et le dumping fiscaux et la création d’un socle social européen, un revenu universel européen », présente Roxane Lundy. La remise en cause du règlement de Dublin, qui fixe les migrants dans le premier pays européen qu’ils ont traversé, figure aussi dans ce programme.
Seulement voilà, l’équation qui semble se dessiner pour ces élections européennes oppose les libéraux aux souverainistes, et la gauche qui se revendique comme progressiste craint d’avoir du mal à exister. « Il va être décisif de faire entendre notre voix, admet Roxane Lundy. Il ne faut pas qu’on se laisse confisquer ce match. » Un enjeu vital aussi pour un parti jeune, en pleine structuration, mais qui revendique déjà 60 000 adhérents qui veulent démontrer, comme Roxane Lundy, « que la gauche n’est pas morte. »
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Et aussi :
Une collecte pour les réfugiés : Génération.s a lancé une collecte au profit de l’association vauclusienne 100 pour 1, un collectif de soutien aux réfugiés. Une cagnotte sur Leetchi est ouverte ici.