VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Artificialisation des sols et fautes d’orthographe en débat au conseil municipal
Le conseil municipal de Villeneuve s’est réuni ce mercredi soir pour la dernière fois de l’année, avec au menu notamment la présentation du tout premier rapport local de suivi de l’artificialisation des sols.
Un rapport rendu obligatoire par la loi « Climat et résilience » de 2021, loi qui intègre notamment l’objectif de zéro artificialisation nette, le fameux ZAN, bête noire des maires qui vise à limiter drastiquement la consommation d’espaces naturels agricoles et forestiers (ENAF). On y découvre que « la consommation des ENAF entre le 1er janvier 2011 et le premier janvier 2021 sur la commune s’élève à 20,6 ha, ce qui représente 1,1 % de la superficie communale », présente l’adjointe au maire Nathalie Le Goff, une consommation d’espaces majoritairement destinée à l’habitat.
Sur la période, « l’artificialisation correspond à la construction de 429 logements, notamment de 162 logements sociaux pour correspondre aux obligations réglementaires », poursuit l’élue, que ce soit aux Cardinales, aux Aquarelles, au Clos Jasmin, au Calmis ou encore aux Jardins de Sophie. La poursuite de la ZAC de Lacombe rentre aussi dans le calcul. Il est aussi précisé que « la commune mène une réflexion sur la ZAC des Bouscatiers », où un controversé projet immobilier a capoté il y a de cela quelques années.
L’opposant Florent Lemont sera le premier à prendre la parole pour tout d’abord « (se) réjouir qu’un chemin soit ouvert sur la rationalisation de l’espace foncier », puis pour exposer un calcul qui démontrera qu’entre 2007 et 2021, la ville avait, selon les données de l’Insee, perdu 27 habitants mais construit 1189 logements. Florent Lemont dénoncera ensuite la présence de nombreuses fautes d’orthographe dans le rapport, « signe que le personnel n’a pas une bonne qualité de vie au travail », selon lui. L’opposante Geneviève Lepage embrayera sur la ZAC des Bouscatiers, rebondissant sur la phrase écrite dans le rapport.
La maire Pascale Bories répondra en commençant par les fautes d’orthographe, dues selon elles au départ de la responsable du service Urbanisme : « il a fallu pallier l’absence. » Puis la maire ripostera en lançant à Florent Lemont : « je vous fais grâce des fautes d’orthographe que j’aperçois dans vos publications sur les réseaux sociaux, dans vos courriers, vous en faites aussi. » Sur le reste, la maire évoquera « le vieillissement de la population », avec des foyers perdant de ce fait des habitants, la commune présentant « une moyenne d’1,4 personne par foyer », précise Pascale Bories. Alors la construction de nouveaux logements a permis « d’accueillir une nouvelle population et de permettre aux personnes âgées de s’installer dans un appartement et de libérer leur maison. » Dans le même temps, « nous sommes passés de 6 à 14 % de logements sociaux, il a fallu construire », rajoute-elle.
Sur la ZAC des Bouscatiers, Pascale Bories affirmera que la mairie allait « sanctuariser la majeure partie de la ZAC ». Toutefois, « nous avons des obligations en matière de logements sociaux », rajoute-elle, espérant « ne pas avoir à utiliser la ZAC des Bouscatiers pour atteindre les objectifs fixés, je ne vais pas faire de démagogie. » La délibération sera votée avec 5 oppositions et une abstention.
Et aussi
L’hommage : le conseil municipal a rendu hommage à Frédéric Joubert, ancien élu d’opposition (2008-2014), décédé le 6 décembre à 58 ans. Bien connu des Villeneuvois, engagé dans divers partis de gauche, tête de liste PS aux municipales de 2008, Frédéric Joubert a géré pendant 22 ans la Maison de la presse de la rue de la République.
Les rapports : le conseil municipal a pris acte de la présentation de deux rapports de la Chambre régionale des comptes PACA concernant la société publique locale Técélys, qui s’occupe des transports en commun, et l’Opéra du Grand Avignon. Sur Técélys, l’opposant Morgan Buisson espèrera « plus de tarifs ciblés et plus de liaisons entre les communes gardoises du Grand Avignon. » Pascale Bories le « rejoin(dra) sur le manque » de liaisons entre les communes de la rive droite du Rhône, et sur le fait que l’Agglomération souhaitait « une meilleure adaptation des prix. » Sur l’Opéra, pas d’intervention mis à part celle du premier adjoint Xavier Belleville, qui affirmera que « les sept recommandations de la Chambre ont été suivies d’effet ». La CRC recommande notamment de changer le statut de l’Opéra, d’en rédiger un projet artistique et culturel, ou encore d’ajuster les effectifs aux besoins réels de la structure.
Les augmentations : c’est bien connu, tout augmente. Ce sera le cas pour les tarifs communaux en 2025, mis au vote hier soir, et notamment la carte de bibliothèque, qui prend un euro, et le périscolaire. Des augmentations relevées par Morgan Buisson, justifiées par la maire par la baisse des dotations de l’État. « Nous avons des charges qui augmentent, sans soutien des services de l’État, avec des transferts de compétences non pris en charge », dira-t-elle. L’opposant lui rétorquera que sur la médiathèque, l’augmentation du tarif allait rapporter à peine 1 000 euros, « dites que c’est un choix politique, plutôt que de rejeter la faute sur Pierre, Paul ou Jacques », lancera-t-il. La délibération sera votée avec 6 oppositions.