Les tensions autour du vote du budget 2024 ont démarré avant même le conseil de jeudi soir. Florent Lemont a annoncé deux jours avant que lui et ses deux camarades du groupe d'opposition Union citoyenne Villeneuve (UCV) ne seraient pas là. Ce qui a valu un communiqué-réponse de la maire, Pascale Bories. La partie de ping-pong a continué avec Anne Daniel, opposante du groupe Villeneuve sociale écologique et solidaire, qui dit aussi avoir fait le choix de sécher la séance suite à un article dans le dernier magazine municipal qu'elle juge choquant. Seuls ses deux alliés, Morgan Buisson et Geneviève Lepage occupaient leurs sièges, face à une assemblée majoritaire assez réduite. Il faut dire que les vacances scolaires et les obligations des uns et des autres ont occasionné pas mal d'absences. 

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Au point que le quorum était tout juste atteint au moment de voter le budget primitif 2024. Il faut qu'un peu plus de la moitié des 33 élus villeneuvois soient présents pour valider un vote. Or, Morgan Buisson et Geneviève Lepage ont fait le choix de quitter la salle déplorant que "les désaccords perdurent" entre eux et la majorité. Heureusement, une élue du camp majoritaire a gagné la salle entre temps remontant le nombre de présents. Ouf, le seuil minimal est atteint après ce jeu de chaises musicales. 

Un budget qui s'équilibre à 10,2 millions d'euros en investissement

Sans opposant dans la salle, le budget a été adopté à l'unanimité. Le premier adjoint Xavier Belleville est navré du "sketch de l'opposition qui n'a aucun intérêt à partir dans cet exercice de démocratie". Un regret partagé par la maire, Pascale Bories, qui souligne aussi que la quasi-totalité de l'opposition ne se rend pas aux commissions.

On peut quand même noter que le budget 2024 s'équilibre à 19,6 millions d'euros en fonctionnement et à 10,2 millions d'euros en investissement. Sur ce dernier montant, plus de la moitié servira à financer des dépenses d'équipements comme l'aménagement d'une liaison cyclable Via Rhôna, de l'avenue Frédéric-Mistral, des études sur l'avenue Gambetta, la création d'une aire intergénérationnelle ou encore la rénovation de la salle polyvalente en dojo... 

"20 % d'excédent, c'est particulièrement indécent en période inflationniste"

L'adjoint François Zanirato, chargé de présenter la délibération, a bien insisté sur le fait qu'il n'y avait "d'argent magique. Tout est reversé en excédent de fonctionnement ou en contribution à l'investissement." Il s'adresse bien sûr au groupe d'opposition de Morgan Buisson qui estime que la majorité thésaurise. Celui-ci avant de quitter la salle a d'ailleurs lancé que "20 % d'excédent, c'est particulièrement indécent en période inflationniste alors que de plus en plus de personnes ne savent plus comment faire pour boucler leurs fins de mois." Pascale Bories se défend : "Comment vous faites-vous pour acheter un véhicule ? Vous allez économiser sur votre rémunération mensuelle pour financer votre voiture. Vous faites donc un excédent de fonctionnement. C'est pareil pour nous, c'est notre autofinancement qui permet de faire les rénovations de voirie, l'aire intergénérationnelle... Ni plus, ni moins."

Les deux camps ne parviendront pas à se mettre d'accord. Cela se ressentira encore au moment du vote des taux d'imposition locaux, alors que les deux élus d'opposition ont regagné la salle. Même si les taux décidés par la commune n'évoluent pas, Geneviève Lepage répète : "Les taux de taxe foncière sont encore très élevés." Ils sont à 14,83 % pour la taxe d'habitation, 56,63 % pour la taxe foncière bâtie et 115,63 % pour la non-bâtie. Les deux opposants voteront contre.