ALÈS Des gens du voyage installés sur le centre d'examen de conduite de Bruèges, les auto-écoles font la tête
Une première fois installés devant le parc des Expositions d'Alès Agglo, les résidents d'une quarantaine de caravanes ont finalement été déplacés sur le centre d'examen des auto-écoles, sur le parking du boulodrome de Bruèges. Certains cours et examens seront retardés. Délégué national de l'Union française des associations gitanes, Payou Baptiste s'excuse auprès des auto-écoles concernées mais souligne que l'installation s'est bien passée.
Pour certaines auto-écoles, ce lundi matin rimait avec rendez-vous au centre d'examen du Bruèges. Mais sur l'espace goudronné et théoriquement clos, ils ont trouvé une quarantaine de caravanes, les véhicules pour les tracter et les occupants habituels des véhicules. "La mairie leur a carrément ouvert le portail", explique Benjamin Panis, secrétaire général de l'Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC). "Ce sont des gens qui étaient installés devant le Parc des expos, explique Payou Baptiste, Alésien et délégué national de l'Union française des associations tsiganes. Il leur a été demandé de se déplacer parce qu'une exposition est en préparation." Sur place, trois personnes confirment les différents propos : "On n'avait pas d'autre solution, la mairie nous a ouvert. Mais on partira dimanche."
"Rien n'a été fait dans l'illégalité"
Payou Baptiste, délégué national de l'Union française des associations tsiganes
Ce vendredi débutera, en effet, le salon Alespo au parc des expositions. "Rien n'a été fait dans l'illégalité", précise Payou Baptiste. Selon lui, la négociation a permis de limiter à une semaine le séjour de ce groupe important, qui prévoyait initialement de rester trois semaines. "Les gens de passage ont compris que les auto-écoles ne pouvaient pas rester autant de temps sans travailler, souligne Payou Baptiste. Ils se sont excusés. Certains sont même allés voir les inspecteurs pour leur demander d'être indulgents, que les élèves seraient sûrement perturbés."
"Mille excuses auprès des auto-écoles", répète Payou Baptiste, pour qui l'aire des gens du voyage, de 26 place, était complète ce lundi matin. "Le problème n'est pas le fait qu'ils soient là, tempère Benjamin Panis. Ils peuvent utiliser une partie du parking, ne pas prendre la totalité du terrain et nous laisser travailler. Le problème, c'est plutôt qu'on leur ouvre les pistes : on les a sécurisées, on a signé une convention avec participation de l'État. C'était un projet à 80 000 € pour sécuriser. Ce n'est pas tant le problème des examens de permis de conduire, il suffit de placer le point de départ dans la rue adjacente. L'espace sert surtout pour les entraînements des motos, des poids-lourds et quelques examens."
"On avait pérennisé ce centre d'examen. Ce n'est pas pour se faire mettre à la porte."
Benjamin Panis, secrétaire général de l'Union nationale des indépendants de la conduite
Ce lundi matin, les auto-écoles ont été reçues par le secrétariat en mairie. "J'ai aussi eu Christophe Rivenq au téléphone, précise Benjamin Panis, qui nous a dit que la mairie n'avait pas eu le choix, qu'il fallait bien les mettre quelque part." Le premier adjoint leur a proposé le déplacement temporaire des examens au pôle mécanique. "On trouvera une solution de toute façon, rassure le secrétaire général de l'Unic. Mais, normalement, on avait pérennisé ce centre d'examen. Ce n'est pas pour se faire mettre à la porte." Ce lundi matin, Benjamin Panis a également pris contact avec les parlementaires, Pierre Meurin (Rassemblement national), côté députés, et Laurent Burgoa (Les Républicains) chez les sénateurs. Il espérait que ces derniers intercèdent auprès du sous-préfet d'Alès, Jean Rampon.
Pour Payou Baptiste, ce type d'occupation de dernière minute ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir. "L'Agglo est partante pour faire plusieurs aires sur son territoire parce que celle qui existe sature vite, se réjouit-il, en plus d'une aire de grand passage." Pour cette dernière, la localisation n'est pas encore choisie "mais tous les maires sont partants. D'ailleurs, ils jouent tous le jeu de l'accueil quand il n'y a que dix ou quinze caravanes". Contactée, la municipalité ne souhaite pas faire de commentaire pour l'instant.