BAGNOLS/CÈZE La Ville verse 5 000 € aux associations caritatives, qui en ont bien besoin
L'ensemble du conseil municipal a décidé de reverser 1 000 € à chacune des cinq associations caritatives de Bagnols-sur-Cèze. Les bénévoles ont tous été conviés à la mairie ce mardi pour la remise de chèque. Cette somme est la bienvenue en cette période difficile où les demandes augmentent et la crise énergétique pèse lourd dans le budget des foyers.
"Merci pour tout ce que vous faites tous. Nos populations sont en grande déshérence. En trois mandats de maire, je n'ai jamais vu autant de difficultés". Ce sont ces mots que le maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Yves Chapelet, a adressé en premier aux bénévoles des cinq associations caritatives de Bagnols-sur-Cèze : l’Entraide protestante, la Maison des alternatives solidaires (MAS), les Restos du cœur, le Secours catholique et le Secours populaire. La mairie a décidé de donner une subvention exceptionnelle de 1 000 € à chacune, soit 5 000 € en tout, pour aider à l'achat de denrées alimentaires.
La municipalité a renoncé à organiser une cérémonie de voeux cette année, dans un contexte d'inflation et de crise énergétique. Ce qui revient à 12 000 € d'économisés. Une partie servira de "parapluie" face à l'augmentation des tarifs de la cantine à partir de la rentrée des vacances d'hiver. L'autre partie, ce sont ces 5 000 € pour les associations. Un geste apprécié par l'ensemble des bénévoles en cette période épineuse. Tous les prix augmentent alors le nombre de demandeurs s'accroît et en parallèle, les associations subissent elles aussi l'inflation sur leurs notes d'électricité, de gaz ou encore sur les denrées qu'elles doivent acheter. "Nous sommes à un moment où nous sommes de plus en plus sollicités. Les gens aimeraient avoir une place à la table solidaire ou accéder à l'épicerie mais notre budget ne nous permet pas de tous les accueillir", déplore Benoît Lootvoet, trésorier à la MAS.
"En plus de l'aide que l'on apporte, le lien est à soigner de plus en plus"
"L'année a été particulièrement compliquée. On s'est aussi beaucoup investi pour aider les Ukrainiens", rebondit Jean-Pierre Abbas des Restos du Coeur. Au Secours populaire, un malheureux incident est venu mettre un poids supplémentaire dans les finances de l'association : un important dégât des eaux a fichu en l'air beaucoup de meubles à vendre dans leur brocante. Un sacré manque à gagner pour l'association qui doit payer des frais fixes à 1 500 € par mois et qui va devoir mener en plus des travaux. Plusieurs stocks de nourritures des associations ont aussi subi des attaques de rongeurs.
Malgré les difficultés, les associations répondent toujours présentes. "En plus de l'aide que l'on apporte, le lien est à soigner de plus en plus. Une parole, un sourire... Une relation de visage à visage a du sens dans nos associations. Toute la dématérialisation qu'il y a aujourd'hui peut créer de l'humiliation", considère Éric Charray de la MAS. Ce contact avec les habitants, noué au fil des années, a été un appui précieux au moment du confinement. Un partenariat efficace et unique en région s'est créé entre les associations, le CCAS (Centre communal d'action sociale) et la Ville.
Les Bagnolais de plus en plus généreux
Les bénévoles peuvent aussi compter sur la générosité grandissante des Bagnolais pour les aider. "On a réalisé une collecte alimentaire en mars-avril tout à fait exceptionnelle", souligne Jean-Pierre Abbas. Christian Apotheloz de l'Entraide protestante le confirme. Environ 8 000 habitants ont donné 4 803 kilos de vivres lors de la banque alimentaire de fin novembre. "Rajouter deux paquets de pâtes, des couches, c'est une générosité significative. Et ce ne sont pas ceux qui ont le plus gros charriot qui donnent forcément quelque chose", pointe-t-il.
Les effets de la crise se font sentir aussi au niveau du CCAS (Centre communal d'action sociale) qui enregistre de plus en plus de demandes d'aides énergie, autant que d'aides alimentaires maintenant. Le Secours populaire propose d'ailleurs des chèques carburant "pour passer ne serait-ce qu'un entretien", livre Agnès Giffard, membre du bureau. Le Secours catholique aide aussi à régler les grosses factures et est habilité à distribuer des chèques services, dont le montant varie en fonction du nombre de personnes dans le foyer. Enfin, le maire remarque : "Je reçois de plus en plus de femmes jeunes seules avec enfants qui rencontrent des problématiques liées au travail et au logement. C'est une partie de la population que je ne voyais pas jusqu'ici."
Des économies à faire
Si la mairie de Bagnols-sur-Cèze ne change pas ses habitudes, elle devra s'acquitter d'1 million d'euros supplémentaires sur sa facture d'énergie. Alors Jean-Yves Chapelet cherche les économies pour absorber ce surcoût. "Si on continue comme ça, on peut s'en sortir. On aura une première vision en avril. Chaque chose qu'on aura économisée ira pour les secteurs des Solidarités et de l'Éducation", s'engage-t-il.