FAIT DU JOUR La classe menace de s’effondrer, les enfants mis en sécurité
À la suite de travaux de rénovation à la mairie d'Aubais, la municipalité a constaté que le plancher d’une pièce servant de classe à l’école primaire menaçait de s’écrouler. Depuis une semaine, les écoliers ont été délocalisés et un drame a peut-être été évité.
« Je ne veux pas prendre de risque, il est hors de question qu’il arrive un accident. » Angel Pobo, le maire d’Aubais depuis 2020, vient de décider de délocaliser les élèves de deux classes de l’école élémentaire de sa commune. La raison est la fragilisation du plancher d’une classe abritant des CP et des CE1. « La directrice de l’école l’avait signalé en juin 2020. Un mois plus tard, un maçon est venu faire des constatations, mais il ne nous a rien indiqué de particulier et il nous a conseillé de faire une étude », poursuit le maire. Les constatations visuelles ne laissent apparaître que des fissures dans le dallage, mais la classe se trouve au-dessus d’une cave.
Une étude conseille de transférer la classe
L’histoire aurait pu en rester là, mais elle ressurgit dernièrement. « Quand nous avons effectué les travaux de la mairie, et dans l’optique de notre projet de poste communale, on s’est rendu compte qu’il y avait un problème. » La municipalité décide de faire appel à l’entreprise montpelliéraine Ginger CEBTP, spécialisée en ingénierie des sols. Elle est chargée de réaliser une reconnaissance de la structure sur le dallage et une analyse des défauts. Réalisée en septembre dernier, l’étude livre, le 8 novembre, les conclusions suivantes : « Les tassements ne sont pas normaux et les investigations doivent être conduites sur la capacité des voutains à assurer leur fonction. Il conviendra de transférer la classe concernée afin d’assurer la sécurité des usagers. »
« Menace d’effondrement imminent »
Après l’avis favorable de l’académie le 16 novembre dernier, la municipalité déménage alors la classe concernée dans une salle communale. « Il y a eu un effet de panique au départ car j’ai employé le mot « menace d’effondrement imminent », mais si les mots sont forts, ils sont vrais », explique le premier édile. Une classe voisine de celle menacée déménagera aussi la semaine prochaine, mais uniquement pour des raisons de confort pendant les travaux de réhabilitation. Il en coûtera 43 000 € à la commune. « Nous allons nous renseigner pour avoir des aides », espère le maire de ce village de 2 900 âmes.
Une nouvelle école en 2024 ?
La vénérable école élémentaire d’Aubais ne manque pas de charme. Mais construite en 1886, sous la IIIe République, elle subit les affres du temps qui passe. Alors, il y a dans les cartons un projet de nouvelle école pour abriter les 350 enfants d’Aubais. « C’est une nouvelle école pour 100 ans et qui coûtera 4 millions d’euros. Les travaux d’enfouissement ont commencé en juillet dernier et, si tout va bien, la première pierre sera posée en mai 2023 et l'établissement ouvrira fin 2024. Le projet est assez beau et on est fier de ce que l’on veut faire », s’enthousiasme Angel Pobo.
Retour dans la vieille classe en février 2023
En attendant, et une fois sécurisée, la classe fragilisée reprendra du service à partir du mois de février 2023, comme elle le fait depuis 136 ans. Mais cette péripétie aurait pu tourner au drame et elle fait écho à des évènements dramatiques à Marseille (2021) et à Lille (2022) quand des immeubles se sont effondrés. Elle attire aussi l’attention sur la dangereuse fragilisation de certains bâtiments publics plus que centenaire.