Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.10.2023 - Thierry Allard - 3 min  - vu 551 fois

GARD Comment rendre le numérique plus inclusif ?

Ce mercredi matin, lors du premier colloque Numérique en inclusion, au Pont du Gard

- Photo : Thierry Allard

La première édition de la déclinaison gardoise du Numérique en commun se tenait au Pont du Gard ce mercredi, alors que les acteurs de l’inclusion numérique se sont mis en réseau dans notre département pour avancer sur cette question cruciale dans le monde d’aujourd’hui.

Car si la transition numérique est désormais un fait établi, d’ailleurs le fait que vous êtes en train de lire cet article sur votre écran le confirme, elle laisse du monde sur le bord de la route. Beaucoup de monde : « Un Français sur trois de plus de 18 ans est éloigné du numérique, et plus d’un Français sur deux rencontre des difficultés à effectuer des démarches en ligne », pose la sous-préfète du Vigan Anne Levasseur. Face à ce qu’elle qualifie de « constat alarmant », l’État a mis sur pied une feuille de route, avec notamment le réseau France services, pour aider les citoyens dans leurs démarches, et le recrutement de conseillers numériques dédiés.

Reste que tous les acteurs doivent s’emparer de la problématique. C’est ainsi que le RING, pour Réseau d’inclusion numérique gardois, a vu le jour à la sortie du confinement. Il regroupe onze associations, comme les Petits débrouillards, l’ACEGAA ou les Mille Couleurs, et une collectivité, la commune de Saint-Hippolyte-du-Fort. L’idée est de bosser ensemble, pour « aider les personnes en difficultés face à la numérisation de la société », résume Sébastien Lasserre, du RING et de l’association Solidarnet. Et ce alors que « nous sommes à un tournant », estime-t-il, la numérisation de la société ayant encore accéléré depuis le covid.

« L’inclusion numérique est un sport de combat »

Le Gard est loin d’être épargné par la fracture numérique. « C’est un département à la fois urbain, rural, avec un tiers de retraités, beaucoup de publics à accompagner », indique Olivier Ruault, du RING et du tiers-lieu le 21 à Uzès. Alors le RING a choisi de partir des publics, pour déposer une candidature auprès d’un appel à manifestation d’intérêt. Appel retenu, et désormais décliné en quatre axes : un outil d’animation destiné aux personnes en difficultés numériques, un dispositif de repérage des besoins numériques de très petites entreprises, un système de partage des outils numériques pour les associations et la mise en place d’un réseau d’entraide entre les médiateurs numériques dans le Gard.

Le tout soutenu par des partenaires, comme le HUB Occitanie, qui appuie les actions en local. Pas du luxe, tant « l’inclusion numérique est un sport de combat », lance le directeur du HUB Occitanie, Louis Salgueiro. Surtout que le numérique est « à la croisée de plein d’écosystèmes », poursuit-il, en citant l’éducation, la santé, l’entrepreneuriat, la culture ou encore le handicap. L’idée du HUB est aussi de mutualiser les actions, un mot qui reviendra souvent dans les différents discours, notamment en ce qui concerne les différents dispositifs existants. Un maquis, « dans lequel une chatte ne retrouverait pas ses petits », estime la sous-préfète.

« Un enjeu de cohésion sociale, territoriale et démocratique »

Alors il y a « un vrai besoin de coordination », poursuit-elle. Coordination entre le RING, qui a donc déjà commencé de son côté, le Département, chef de file de l’action sociale, et l’État, chargé via les préfectures de mettre en place une gouvernance efficace pour l’inclusion numérique. L’idée reste donc d’avancer plus vite sur cette question, qui figure en bonne place dans le schéma des solidarités sociales du département, comme le rappellera la vice-présidente déléguée à l’Économie sociale et solidaire au Département, Hélène Meunier, puisque l’inclusion numérique est rien de moins qu'un « enjeu de cohésion sociale, territoriale et démocratique », estimera-t-elle.

Des discours volontaristes donc, qui devront désormais être suivis d’actes favorisés par une meilleure coordination des acteurs, pour que « le numérique ne soit plus une source de difficultés et d’angoisse pour certains de nos concitoyens », dira Anne Levasseur.

Thierry Allard

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