MARCOULE Une grève pour peser sur les négociations salariales d’Areva
Les syndicats CGT et UNSA SPAEN ont lancé un appel à la grève pour la journée d’aujourd’hui sur l’ensemble des sites d’Areva. Dans le Gard rhodanien, un piquet de grève était disposé devant l’entrée du site d’Areva Melox, à Marcoule.
« On souhaite peser sur les négociations de demain », explique le secrétaire délégué syndical central CGT Areva Marcoule Manu Joly.
« Ce n’est pas ça qui va creuser la dette du groupe »
Les négociations sur « socle social » du géant du nucléaire se déroulent en effet les 1er et 2 mars à Paris, au siège. Un des points d’achoppement entre direction et syndicats concerne, et ce n’est pas une surprise, le montant de la revalorisation salariale qui sera accordée aux salariés de la nouvelle holding New Areva : « ils nous proposent 0,7 % en général et 1,3 % tout compris, nous on demande une hausse générale pour tous les salariés du groupe, explique Manu Joly. Il y a eu un gel des salaires depuis 2012, nous demandons une augmentation générale d’1,5 % sur tous ceux qui gagnent moins que le salaire médian du groupe, à savoir 2 500 euros mensuels, et de 0,7 % pour tous ceux qui gagnent plus. » Une façon, estime le secrétaire de la section UNSA SPAEN Eric Guillou, d’en finir avec le fait que « ce sont toujours les salariés en bas de l’échelle qui paient les pots cassés. »
Et pour le cégétiste, le groupe peut se le permettre, malgré sa santé financière fragile : « on a dépensé entre 50 et 100 millions d’euros pour faire partir 4 000 salariés, et nous on chiffre cette augmentation à entre 15 et 17 millions d’euros, ce n’est pas ça qui va creuser la dette du groupe. » Pour Eric Guillou, cette augmentation « ferait oublier le gel des 5 dernières années. »
Autre point de discorde, le fonctionnement quotidien des sites d’Areva, qui souffrent du plan de départs volontaires appliqué en 2016 : « aujourd’hui, toutes les organisations du groupe souffrent », note Manu Joly, quand Eric Guillou affirme que sur Melox, « certains ne peuvent même plus partir en congés. » Pendant ce temps, Areva demanderait aux cadres de passer à 215 jours de travail : « nous on a trop de cadres, on ne sait plus quoi en faire », lance le secrétaire de la section UNSA SPAEN.
Pour l’heure, la grève, à laquelle ni FO ni la CFDT ne participent, n’est prévue que pour cette journée. « On verra après les négociations si ceux qui ne sont pas là seront prêts à relancer quelque chose derrière, note Manu Joly. Ce qu’on sait, c’est que la direction veut un accord d’ici la fin du mois de mars. »
Thierry ALLARD