Publié il y a 2 h - Mise à jour le 14.12.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 60 fois

PAYS D’UZÈS Une épicerie solidaire ouvre ses portes avant sa construction

L'épicerie solidaire du Pays d'Uzès a été inaugurée ce vendredi

- Thierry Allard

Une épicerie solidaire a ouvert ses portes dans le Pays d’Uzès : installée provisoirement dans l’ancienne cave coopérative de Saint-Siffret, elle déménagera d’ici un an dans des locaux neufs qui vont être construits par la municipalité d’Uzès.

C’est une « inauguration transitoire », pose le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès Fabrice Verdier au moment de couper le ruban de l’épicerie solidaire. Transitoire car les locaux de l’ancienne cave coopérative du village de Saint-Siffret, à quelques kilomètres d’Uzès, rachetés il y a quelques mois par l’intercommunalité dans le but d’y installer à terme la pépinière des métiers d’art et le centre de développement chorégraphique national La Maison Danse, ne vont accueillir l’épicerie que quelques mois.

Le temps pour la mairie d’Uzès de bâtir des locaux neufs, sur un terrain communal de la rue de Servezanne. « La semaine prochaine nous voterons 300 000 euros pour la construction, et ce matin (vendredi, ndlr) nous avons signé le permis de construire », annonce le maire d’Uzès Jean-Luc Chapon. La CCPU mettra 150 000 euros en fonds de concours sur le projet. « Un projet unique en France », s’enthousiasme le président de la Banque alimentaire du Gard Joseph Pronesti, qui gère l’épicerie via Emmanuelle Andorin, engagée sur cette question via son association soutenue par le tiers-lieu Le 21, qui a été embauchée par la Banque alimentaire.

Mais personne, ni la Banque alimentaire du Gard, ni la CCPU, ni la ville d’Uzès ne voulait attendre la construction pour ouvrir l’épicerie. Alors cette solution provisoire a été trouvée dans cette ancienne cave coopérative, « qui a produit jusqu’à 25 000 hectolitres de vin », rappelle le maire de Saint-Siffret Dominique Vincent, « heureux que la CCPU l’ait rachetée et qu’elle puisse en faire bon usage. » En l’occurence y abriter l’épicerie solidaire, « pour répondre à la précarité alimentaire », souligne Fabrice Verdier. Car si « le grand moment sera dans un an (avec l’inauguration du local à Uzès, ndlr), en attendant il faut répondre au défi maintenant », rajoute-il.

« C’est la finalité qui m’intéresse, aider les personnes en situation de précarité, leur permettre de manger équilibré, avec des produits locaux », souligne le président de la Banque alimentaire du Gard Joseph Pronesti. Pour ce faire, la CCPU verse une subvention de 6 000 euros annuels au Comité de promotion agricole pour qu’il approvisionne l’épicerie en produits locaux. Les autres produits sont issus du Fonds solidaire européen, du Crédit national des épiceries sociales et de dons.

L'épicerie solidaire propose des produits à prix cassé • Thierry Allard

Concrètement, l’épicerie est ouverte tous les vendredis après-midis. Pour en bénéficier, il faut se rapprocher du CCAS de sa commune ou du Centre médicosocial d’Uzès. Car l’accès se fait en fonction des revenus, « 6,5 euros de reste à vivre par jour, avec une dérogation pour les retraités isolés », précise Joseph Pronesti. L’épicerie propose une gamme de produits frais, de conserves et de produits d’hygiène, qui ne sont pas donnés, mais vendus à « entre 15 et 30 % de leur valeur, nous ne faisons pas l’aumône », explique le président de la BA30.

Une question de dignité pour les bénéficiaires, en somme, et un gros coup de pouce pour les personnes en situation de précarité. « Ici, avec 15 euros, une famille de quatre personnes a de quoi manger toute la semaine et a les produits d’hygiène qu’il lui faut », avance Joseph Pronesti. Et pour que les bénéficiaires puissent s’y rendre sans que la distance soit un frein, « nous allons travailler pour mettre en place une navette en mettant à disposition un bus gratuit », avance Fabrice Verdier.

Pour la Banque alimentaire, cette inauguration est aussi l’occasion de mettre en lumière une action positive, après le pénible épisode de l’incendie volontaire de ses camions frigorifiques il y a deux semaines à Nîmes. « Nous avons été choqués par ce qui nous est arrivé, mais nous nous sommes aperçus que dans le Gard il y avait une forte solidarité, et en dix jours nous avons pu récolter 350 000 euros de dons fermes », souligne Joseph Pronesti. L’Uzège a participé, avec 7 000 euros votés lundi dernier par la CCPU et 5 000 euros qui seront votés ce mardi par le conseil municipal d’Uzès. « Nous sommes repartis de plus belle quand nous avons vu cet élan de générosité, sourit Joseph Pronesti. La seule réponse que nous allons donner, c’est donner encore bien plus aux personnes en situation de précarité. »

Thierry Allard

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio