SAINT-QUENTIN-LA-POTERIE Aux Ateliers 21, on valorise l'artisanat et l'art de la récupération
La semaine dernière, les Ateliers 21 ont été inaugurés dans une ancienne maison place de la Liberté, à Saint-Quentin-la-Poterie. C'est le troisième espace qu'ouvre l'association Tiers-lieu le 21 depuis 2019. De 150 m2 en 2019, c'est désormais 600 m2 qui sont mis à disposition pour les travailleurs indépendants, les entreprises et les associations de l'Uzège.
Ce nouvel espace est davantage tourné vers l'artisanat et la création. C'est Léonie Uchiyama qui a lancé le projet. Les fondateurs du 21 ont décidé de la suivre. "Ce lieu dédié à l'artisanat et à la création est aussi dirigé vers le réemploi, les matériaux de récupération, la transformation...", explique la porteuse du projet.
La maison est divisée en plusieurs espaces : un atelier de création avec plein d'outils à disposition, un showroom pour commercialiser les objets et aussi sensibiliser le public. Les premiers artisans résidents vont être accueillis d'ici peu de temps. Le loyer qu'ils paieront servira à financer la location de la maison. Un système bien pensé complété par les services d'un tiers-lieu classique (location de bureaux ou d'espace partagé pour les télétravailleurs, salle informatique avec accompagnement dans les démarches en ligne...).
Un espace partagé avec Frip SO
Et pour encore amortir les coûts, le tiers-lieu les Ateliers 21 partagent les 350 m2 de la maison avec la section Frip SO de l'ARRU (Association recyclerie ressourcerie en Uzège). Les petites mains bénévoles s'occupent de récupérer des vêtements pour les emmener dans les lycées et collèges afin que chaque élève puisse garnir ses placards de beaux habits, quasi neufs pour une part. "Dans le hangar de la ressourcerie, les conditions n'étaient pas toutes réunies pour stocker du textile. Il y avait des fuites", justifie Françoise Bouvard.
En plus de trier et recueillir les vêtements qu'on leur livre, ses deux compères et elle vont organiser des ateliers de couture, de transformation de vêtements ou de surcyclage, toujours autour d'un café et dans une ambiance conviviale. Mais avec l'idée fixe de réduire le gaspillage et d'alerter sur la surconsommation.
Dire non à la surconsommation et proposer des modes de vie alternatifs, c'est bien le fil rouge de ce tiers-lieu. Et même des tiers-lieux en général où les idées pullulent. Le 21 fait d'ailleurs partie des 80 tiers-lieux français à avoir été labellisés "Fabrique de territoire" par l'État. Le lauréat touche 50 000 € par an pendant trois ans, ce qui lui permet de mener à bien son développement sur le territoire. "On voit que les tiers-lieux se développent. Chacun offre des initiatives différentes, des offres différentes... Ils s'imposent au territoire. Là où on mettrait plusieurs années à faire sortir un projet, eux sont beaucoup plus réactifs. Ils répondent à des besoins", a souligné Fabrice Verdier, président de la CCPU mais aussi conseiller régional.
Le sénateur Denis Bouad a aussi salué le beau parcours tracé par l'association depuis trois ans : "Aujourd'hui, les tiers-lieux sont à la mode, mais au moment où le 21 s'est lancé, ils ne l'étaient pas. C'est un des premiers du département et même de la région à s'être monté." Et le riche itinéraire établi par le tiers-lieu de l'Uzège est loin d'arriver à destination. Les idées continuent de fuser. Après la création d'une market-place made in Uzès, le tiers-lieu le 21 a obtenu une habilitation pour développer une épicerie sociale et solidaire.
Marie Meunier