FAIT DU SOIR L'Athlétisme et course nature Anduze (ACNA) a conquis la ruralité
Fondé en 2002 par Claudy Benoit, l'Athlétisme et course nature Anduze (ACNA) vit sa vingtième saison dans le paysage sportif gardois. Avec plus de 450 licenciés dont de nombreux chipés au monde rural, il est l'un des clubs sportifs les plus importants du département, juste derrière l'Olympique d'Alès en Cévennes.
En fin d'année dernière, dans l'intimité du parc des Cordeliers, l'Athlétisme et course nature Anduze a célébré les 20 ans de sa création. On est en 2002 et les inondations dévastatrices n'ont pas encore frappé le département quand Claudy Benoit et Ludovic Dumas, alors membres du bureau du mythique Alès Cévennes Athlétisme (ACA), ne se reconnaissent plus dans leur club. "Il y avait des divergences au niveau de la politique du club. Avec Claudy, on a donc choisi de partir monter notre club à Anduze", raconte le dernier nommé.
Ainsi naissait l'ACNA. D'une quarantaine de licenciés lors de sa première année d'existence à 450 aujourd'hui, l'association anduzienne n'est autre que le premier club d'athlétisme (en nombre de licenciés donc) du Gard, et talonne de près l'Olympique d'Alès en Cévennes, plus "gros" club du département toutes disciplines sportives confondues. Un petit exploit pour l'ACNA dont les athlètes n'avaient jadis pas d'autre lieu d'entraînement que le parc des Cordeliers.
Aujourd'hui, la halle des sports d'Anduze accueille des séances du club, tout comme le parc du Rouret ou la piste d'athlétisme toute neuve du lycée Jacques-Prévert à Saint-Christol-lez-Alès. Grâce à des relations qui se sont depuis adoucies, l'ACNA a aussi "réussi à signer une convention pour obtenir des créneaux horaires au stade Pujazon" et se partager la piste avec les clubs alésiens. Mais le succès de l'Athlétisme et course nature Anduze, spécialiste du trail et du cross-country, tient surtout à son pari visant à déployer des antennes délocalisées en milieu rural.
Car si le siège social de l'association est bien basé à Anduze, les tentacules de l'ACNA s'étendent désormais à Quissac, Saint-Jean-du-Gard, Ribaute-les-Tavernes et Monoblet. Une merveille de maillage territorial qui répond plus que jamais à son label d'antan "L'athlétisme aux champs". "Le maire de Monoblet est tellement content de cette antenne qu'il nous a spontanément proposé de construire un sautoir en longueur", confie Ludovic Dumas, président délégué du club, ravi de l'image dont jouit l'ACNA à l'échelle locale.
"Les gens adhèrent au club car ils aiment la politique qui y est véhiculée, un peu à l'image de ce que prônait Pierre de Coubertin à l'échelle olympique", développe le quadragénaire. Mais si "l'essentiel c'est de participer", ça ne suffit pas aux athlètes du club anduzien. Aux mains d'une dizaine d'entraîneurs diplômés et dévoués, à la faveur de quatre entraînements par semaine, qu'ils s'alignent en cross-country, en course sur route (sprint, demi-fond et fond), en saut (en longueur, triple saut, en hauteur) ou en lancer (poids, javelot et disque), les licenciés de l'ACNA aiment la victoire et se distinguent régulièrement en garnissant l'armoire à trophées.
Bien que plusieurs champions passés par le club l'ont quitté lorsqu'ils pouvaient prétendre à une indemnité, Kévin Paulsen, champion de France de cross-country, et Éric Agrinier, lieutenant-colonel des sapeurs pompiers du Gard, sélectionné aux championnats du monde de 100 kilomètres, sont toujours là. Chez les Juniors, les dernières performances de Lilou Arbousset et Amandine Guignard s'avèrent plus que prometteuses, tandis que par équipe, les Masters (vétérans) viennent de se qualifier pour la demi-finale des championnats de France de cross-country.
En parlant de vétéran, Denis Alcade, bientôt 90 ans au compteur, figure encore parmi les licenciés. "Il marche toujours. Jusqu'à ses 85 ans, il faisait du cross", indique Ludovic Dumas, admiratif de la longévité de cet ancien membre de l'équipe de France de marathon. En plus d'une unité "marche nordique" qui "cartonne", la section sport adapté, sous la responsabilité d'Agnès Padovani, n'est pas en reste avec 45 licenciés, dont Sébastien Fleury, dix fois champion de France de cross-country !
Avec une adhésion qui est "l'une des moins chères du Gard", l'ACNA s'inscrit depuis deux décennies dans une démarche populaire. Comptez tout juste 40 € pour une licence running loisir, contre 120 € pour une licence FFA qui ouvre l'accès à tous les championnats. "On offre même le maillot. Il suffit juste d'acheter une bonne paire de baskets", sourit le président délégué, lequel continue d'enfiler sa tunique bleue et blanche pour performer sous les couleurs de l'ACNA.
Investi dans de nombreuses causes caritatives, en témoignent les dons réguliers à l'association Cœur et santé, aux Restos du cœur, et à l'association Coline, entre autres, le club anduzien se délecte de l'organisation de quatre évènements annuels majeurs. Chaque année, la course sur route de Pencôte à Anduze (15km), le Trail cévenol d'Anduze en fin d'été, le Cross de la saucisse à Saint-Jean-du-Gard, et la course nocturne et solidaire fin décembre rythment son calendrier.
En toute humilité, à la sueur de son front comparable à celle d'un traileur s'époumonant dans les sentiers escarpés des Cévennes, Claudy Benoit est en train de boucler un marathon long d'une vingtaine d'années sous le maillot de l'ACNA. Arrivera un jour l'heure du passage de relais, et un Ludovic Dumas toujours fringant sera sûrement là pour le réceptionner.
Les conseils de Ludovic Dumas pour commencer la course à pied :
"La priorité c'est de bien s'équiper avec de bonnes chaussures. Pour ça il faut aller dans un magasin de sport spécialisé et se faire conseiller par un entraîneur diplômé. Pour les débutants, je conseille d'alterner au début marche et course pendant un mois. Commencez à courir 30 minutes, puis 45 minutes, puis une heure. Pour ceux qui veulent courir de longues distances, il faut un suivi diététique adapté. Enfin, la chose qu'on néglige beaucoup, ce sont les étirements. Avant et après l'effort, c'est très important. Il faut pratiquer des étirements passifs après l'effort pour ne pas casser les fibres musculaires. À un certain âge, on a des douleurs au dos et aux hanches. On se rend compte qu'on ne s'étire jamais assez."