Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 27.01.2024 - Propos recueillis par Thierry Allard - 3 min  - vu 934 fois

L’INTERVIEW SPORT Amar Kouadri-Henni, nouveau président du FC Bagnols-Pont : « On sera en N3 d’ici trois ans »

Amar Kouadri-Henni est le nouveau président du FCBP

- Photo : Thierry Allard

Amar Kouadri-Henni, artisan de 49 ans, est le nouveau président du FC Bagnols-Pont, plus de 400 licenciés, dont l’équipe fanion est en R1. Alors que le club, déficitaire et pas au mieux sportivement, est dans une situation compliquée, il présente son projet ambitieux.

Objectif Gard : Comment vous êtes-vous retrouvé président du FCBP ?

Amar Kouadri-Henni : Je suis né à Bagnols, et je me suis inscrit à l’Union Club Bagnolais à l’âge de 6 ans. Je jouais numéro 6, j’ai fait tout ma carrière à Bagnols jusqu’à la R1, et j’ai aussi joué à l’Indépendante de Pont-Saint-Esprit avant la fusion. Ce club me tient à coeur. J’adore le monde du foot, j’ai créé une équipe féminine, les Étoiles de Tresques, qui compte 54 licenciées aujourd’hui. Et comme tout le monde ici, j’ai entendu parler du FCBP, des problèmes au sein du club. L’image du FCBP n’était pas bonne. Des copains, des éducateurs m’ont sollicité. Prendre la présidence d’une association de boules, je ne l’aurais pas fait, mais le FCBP oui, à condition de suivre ma feuille de route.

Présentez-nous cette feuille de route.

L’objectif, c’est le niveau national. Minimum National 3. Nous sommes la troisième plus grande ville du Gard, et nous avons aussi Pont-Saint-Esprit, nous représentons le Gard rhodanien. Ma feuille de route est très simple : c’est d’abord retrouver une image, une éthique, du fair-play, du partage, des éléments qu’il n’y avait plus. C’est aussi pour nos jeunes joueurs et nos éducateurs. On est en train de s’occuper de tout ça, de progresser. Il nous faut créer une dynamique, montrer que le FCBP est en train de changer.

Et sur le sportif ?

L’objectif est le maintien en R1, sinon c’est la chute totale. On a recruté trois joueurs, j’ai fait revenir deux anciens mis à l’écart, car on avait un effectif de 14, ce qui n’est pas assez. On gère des urgences.

Quid de l’entraîneur André Basile ?

Je garde l’entraîneur. Je vais l’appuyer, je serai avec lui, mais je lui demande de rétablir l’équipe, de la maintenir en R1.

Le but est d’avoir des joueurs du cru, de retrouver l’identité du club ?

Bien sûr. Qui nous a fait monter en N3 la dernière fois ? Des Bagnolais. Le FCBP est un club de coeur. Il y en a plein qui ont fini professionnels : Boutaïb, De Préville, Bobichon, Bauthéac, Sandy Toletti…On est un vivier de joueurs de foot.

Votre projet s’appelle Cap National 2030. Comment parvenir à retrouver le niveau national et à y rester ?

D’abord en s’occupant de nos U7 à nos U20, qui ne sont pas en ligue. C’est grave. Ils ne jouent pas à un niveau suffisamment haut. Il me faut 300 000 à 400 000 euros pour investir sur toutes les catégories et dédoubler les éducateurs. L’objectif d’ici 3 ans, c’est que 50 % des U7 à U20 accèdent au niveau ligue, et 100 % d’ici 2030. Comme ça, ils pourront alimenter la réserve et l’équipe 1ère séniors, à hauteur de 80 % de l’effectif. Et on sera en N3 d’ici 3 ans. Je suis allé taper à la porte de nos partenaires, et j’ai rencontré le président du Collectif Vincent Champetier pour lui présenter ce projet.

Pour l’heure de quels moyens disposez-vous ?

Aucun. On parle d’un club malade financièrement, avec 60 000 euros de déficit. On nous a coupé les comptes, je ne peux pas faire de chèque, les joueurs et éducateurs ne seront pas payés ce mois-ci, le temps que ça se débloque. Alors je demande un coup de pouce à nos partenaires cette année. Pour moi ce n’est pas facile. On va aussi proposer des événements, un loto, une brocante, un tournoi, pour faire rentrer un peu d’argent. On en a besoin maintenant. Heureusement que j’ai une équipe jeune, compétente et dynamique. Et j’en profite pour faire un appel aux bénévoles, qui veulent nous aider et participer à cette nouvelle dynamique.

L’idée est-elle de faire du FCBP un club de territoire ?

Oui, du Gard rhodanien, des passionnés de foot. Pour que les gamins disent : « Papa, j’aimerais bien jouer au FCBP. » Comme moi quand j’étais enfant.

Propos recueillis par Thierry Allard

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