NÎMES Compétition internationale d’escrime : la ville peut-elle s’en priver ?
Plus de 600 sportifs nationaux et internationaux, dont la figure Yannick Borel, pourraient venir montrer leurs talents à Nîmes les 12 et 13 avril. Problème : selon l’association organisatrice, la Société d’escrime de Nîmes, la Ville refuserait d’accompagner cette manifestation.
« Je ne critique pas le maire, Jean-Paul Fournier, je sais qu’il nous soutient. Aujourd’hui, c’est l’adjoint aux Sports, Nicolas Rainville, qui fait un peu d’excès de zèle… », regrette Fulcran Fezard, président depuis dix ans de la Société d’escrime de Nîmes. Il s’agit de la plus vieille structure sportive nîmoise, fondée en 1883, et qui regroupe 180 licenciés. Le nom de Fulcran Fezard vous dit sans doute quelque chose : l’escrimeur a été cinq fois champion de France et a décroché en 1995 une Coupe du Monde.
600 personnes de l’univers de l’escrime à Nîmes
« Chaque année, nous organisons des manifestations sportives. Depuis notre création, nous en avons organisé une quarantaine, avec comme point d’orgue les championnats du monde seniors en 2001 dans les arènes couvertes », raconte le président. Cette année, la candidature nîmoise, défendue par Fulcran Fezard, a été soutenue par la fédération nationale pour accueillir une compétition internationale les 5 et 6 avril. « Il s’agit de trois compétitions nationales, seniors, dames et hommes. C’est la première fois que les deux sexes auraient été réunis. »
Dans le détail, un tournoi individuel à l’épée pour les dames serait organisé le samedi. Le lendemain, toujours pour les dames, une épreuve qualificative pour les championnats de France. En parallèle, pour les hommes, une demi-finale du championnat de France, par équipe, hommes et seniors, à l’épée. C’est notamment au cours de cette épreuve que les spectateurs des JO de Paris auraient pu retrouver leur vice-champion olympique, Yannick Borel. En plus de cette compétition, il est prévu que les sportifs restent une semaine à Nîmes, permettant de sensibiliser les jeunes à ce sport dans les écoles.
« Avec la Ville, ça s’est pourtant toujours bien passé… »
Au total, 300 tireurs, soit 600 personnes si l’on compte les équipes et leurs familles. Pour ce faire, l’association a demandé une subvention de 35 000 € pour les trois compétitions et 15 000 € pour le stage. « Avec la ville de Nîmes, ça s’est toujours pourtant bien passé. J'ai de très bons rapports avec le maire Jean-Paul Fournier », précise Fulcran Fezard. Sauf qu’aujourd’hui, « on me dit que les arènes sont occupées par le tennis et que la halle des sports doit accueillir les habitants de Pissevin en raison des tours Matisse qui seront démolies ». Dont acte.
En accord avec la fédération, le président nîmois a trouvé une autre solution : « On pourrait l’organiser le week-end suivant, les 12 et 13 avril. » Pour l’heure, la mairie n’a toujours pas donné de réponse… « J’ai le sentiment qu’il n’y a pas de volonté d’organiser cette compétition… Pourtant, cela permettrait d’attirer du monde, de remplir le Nîmotel, B&B et C Suites, des hôtels avec qui nous avons des partenariats. » Dans un mail envoyé à plusieurs journaux, Fulcran Fezard regrette : « Vos opposants et adversaires auront là un argument de plus sur la manière dont sont gérés les sports à Nîmes, après les scandales du Nîmes Olympique et du Stade des Costières. » Attention, un escrimeur, ça sait piquer…